OSO : une occupation du sol annuelle automatique
Catégorie: Données, Environnement, Imagerie, Recherche, Reportages, Satellite/Spatial
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Une base de données d’occupation du sol entièrement automatique de l’ensemble du territoire métropolitain tous les ans à l’échelle décamétrique ? C’est désormais techniquement possible et le CESBIO le montre.
Même si le projet est étudié depuis 2014 et a fait l’objet de plusieurs démonstrateurs, c’est en 2017 qu’une première base de données est sortie des chaînes logicielles du CESBIO, exploitant des images Landsat 8 et Sentinel 2 de 2016. Le millésime 2018, qui devrait être disponible dans le premier trimestre 2019, ne s’appuiera, quant à lui, que sur des images Sentinel-2.
Merci Sentinel 2
Pour réaliser cette occupation du sol baptisée OSO, toutes les images Sentinel-2A et 2B disponibles sur la France métropolitaine sont analysées. A chaque point du territoire est automatiquement associée la classe d’occupation du sol la plus fréquente de l’année. Avec 17 classes et une unité minimale de collecte qui se situe entre 100 et 1 000 m2 selon les postes, l’OSO peut constituer un bon compromis pour des études régionales, départementales voire locales. La nomenclature différencie les cultures annuelles des cultures pérennes, la forêt des formations naturelles basses, les surfaces minérales et en eau, et propose quatre postes pour l’urbain (dense, diffus, zones industrielles et commerciales, routes). Chaque classe est ainsi le fruit des différents travaux de recherche en télédétection qui sont menés depuis trente ans.
Des limites non négligeables
La base produite (raster et vecteur en format Shape) n’est aujourd’hui correcte qu’à 90 %, reconnaît Jordi Inglada du CESBIO. Certaines classes sont mal reconnues : des confusions perdurent entre les surfaces artificialisées, entre les classes de végétation basse et dans certaines classes minoritaires. La nomenclature pourrait être affinée avec d’autres classes (agricoles au-delà d’été/hiver, zones humides). L’un des principaux intérêts d’une base annuelle réside dans sa capacité à détecter rapidement des changements, mais ces derniers ne concernent que 1 à 5 % des surfaces de la plupart des classes, ce qui est dans la marge d’erreur d’un produit correct à 90 % ! Testée par d’autres équipes de recherche, services de l’État (ministère de l’agriculture, de la transition écologique) et même quelques entreprises privées (la malterie Soufflet pour cartographier l’orge et le blé), l’OSO peine à trouver son public. Il n’en reste pas moins que les chercheurs du CESBIO continuent à l’améliorer, grâce notamment à l’historique et aux données en très haute résolution. Ils espèrent également pouvoir rapidement déléguer la distribution et la production au pôle Theia.
- En savoir plus sur l’OSO sous ce lien