– Qualité de l’air – Les données géographiques : un levier d’innovation inexploité, en faveur de l’environnement
Catégorie: Communiqués, Données, Environnement, Logiciels
Avis d’expert Par David Jonglez, Directeur du Business Development chez Esri France
Paris s’apprête à accueillir la Conférence Climat 2015. Alertes pollutions, épuisement des ressources naturelles renouvelables, cycles saisonniers en pleine mutation… La qualité de l’air fait partie des enjeux prioritaires pour les années à venir. Les consciences évoluent, de nouvelles idées naissent… Et si les données géographiques étaient l’une des clés de voûte de cette révolution en marche ?
La cartographie est un excellent moyen de saisir tous les enjeux d’une politique territoriale en matière de qualité de l’air, traduisant des données brutes de façon plus visuelle. Pour preuve, les acteurs du transport, de l’industrie, de l’agriculture, du logement, et plus généralement des collectivités, ont en commun des enjeux qui se rejoignent par leur dimension géographique. Les Systèmes d’Information Géographique (SIG) mis à leur disposition permettent d’accompagner efficacement l’ensemble des démarches de supervision : synthèse des actions, détection des zones d’intervention, prises de décisions sur les fonds à investir, suivi des activités… De la même manière, les usages de la GEO appliquées au développement durable sont nombreux : modélisation et simulation des niveaux de pollution, tableau de bord de la qualité de l’air, ou encore alertes géolocalisées (par exemple à destination des populations sensibles). En somme, un formidable outil collaboratif.
Ce sont toujours par le biais de petites actions qu’éclosent les grands changements. L’un des défis de demain sera de rassembler les démarches individuelles, qui améliorent à leur échelle la qualité de l’air, en de larges communautés d’intérêts qui en décupleront les bénéfices d’une part, et pourront ensemble favoriser l’émergence de nouveaux écosystèmes reproductibles partout, d’autre part.
Ainsi, les évolutions doivent s’envisager à tous les niveaux. Le Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a lancé un appel à projets visant à faire émerger des « villes laboratoires » volontaires afin de mettre en œuvre des mesures exemplaires pour la reconquête d’un espace de vie respirable et garantir, dans un délai de 5 ans, un air sain aux populations. Au total, une quinzaine d’actions complémentaires en faveur de l’amélioration de la qualité de l’air. En réponse, voici quelques propositions de valeur suggérées par le vaste potentiel des SIG, pour soutenir la croissance verte.
Le transport & la mobilité
Les objectifs prioritaires : favoriser les mobilités durables, faciliter le développement des véhicules électriques, éliminer progressivement le diesel.
En quoi les SIG peuvent agir :
- Analyser les graphes de mobilité et ré-agencer l’offre en fonction de la demande dans une vue spatio-temporelle, grâce au couplage des données socio-démo-économiques avec les données de transports ;
- Déployer des applications de calcul d’itinéraires multimodaux intégrant des offres de mobilité alternative telles que les transports en commun ou le covoiturage, en fonction des données de trafic routier ;
- Analyser et modéliser les comportements d’achats et d’usages des véhicules électriques.
L’industrie
Les objectifs prioritaires : mettre en place une démarche globale qui soutient la réalisation d’audits air-énergie de toutes les entreprises du territoire et qui étudie des plans de réductions des émissions d’ici à 5 ans.
En quoi les SIG peuvent agir :
- Cartographier les industries par classe de pollution et en déduire des actions territoriales ;
- Générer des tableaux de bord territoriaux afin de suivre les plans d’actions et rendre compte.
L’agriculture
Les objectifs prioritaires : lutter contre la dispersion des polluants liés à l’épandage, développer des filières alternatives au brûlage des déchets verts et aux résidus des cultures agricoles, créer des plateformes de compostage, et soutenir la démarche « agro-écologie ».
En quoi les SIG peuvent agir :
- Analyser les zones les plus exposées à la pollution par épandage, par une cartographie des typologies d’agriculture, associée aux données géologiques, climatiques et pédologiques ;
- Identifier les lieux de compostage par l’analyse spatiale en fonction des productions locales.
Le logement
Les objectifs prioritaires : développer la construction de bâtiments à énergie positive, accélérer le renouvellement de vieux appareils de chauffage par des modèles plus économes et performants, filtrer les particules liées au chauffage.
En quoi les SIG peuvent agir :
- Analyser la précarité énergétique et proposer le meilleur mix énergétique au bon endroit en couplant les données démographiques à celles liées aux bâtiments (année de construction, type de chauffage …) ;
- Définir les lieux d’habitation aptes à générer des énergies durables via le photovoltaïque, l’éolien ou le géothermique.
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