Qwant se lance dans la cartographie
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Jeudi 14 juin, Qwant inaugurait ses nouveaux locaux parisiens dans le XVIe arrondissement. À cette occasion, le moteur de recherche français a annoncé la sortie prochaine d’une batterie de nouveaux services… dont Qwant Maps n’est pas des moindres.
Présentation de Qwant Maps le 14 juin
Et si l’alternative à Google venait de Corse ? La question peut faire sourire mais Qwant, le moteur de recherche créé par Éric Leandri et son équipe, est à prendre au sérieux. D’ailleurs, Bruno Lemaire et Mounir Mahjoubi avaient fait le déplacement pour l’inauguration des nouveaux locaux parisiens de l’entreprise jeudi dernier. En annonçant toute une série de nouveaux services (mail, musique, actualités sportives, paiement, cartographie…), la start-up affiche désormais clairement ses ambitions : accompagner la vie numérique de chacun d’entre nous au quotidien.
David et Goliath
Le pari est-il réaliste quand Google traite 3,3 milliards de requêtes par jour tandis que Qwant en affiche à peine 10 milliards en un an ? Les 160 collaborateurs de Paris, Nice, Épinal et Ajaccio peuvent-ils sérieusement rivaliser avec les quelque 50 000 employés d’Alphabet ? Si Qwant (10 millions d’euros de chiffres d’affaires attendus en 2018) est aujourd’hui un nain numérique face à Google, il profite de la défiance grandissante envers le géant de Silicon Valley. En effet, depuis son origine, Qwant propose un environnement sécurisé, respectueux de la vie privée de ses utilisateurs, sans collecte ni revente de données. Des arguments qui ont le vent en poupe depuis le scandale Cambridge Analytica.
Que sait-on de Qwant Maps ?
Quid alors des moyens, notamment dans le domaine de la cartographie ? Google dispose d’un accès direct à des satellites d’observation de la terre, de moyens variés d’acquisition d’images et de données géographiques sur le terrain, d’équipes entières de plusieurs centaines de personnes dédiées au traitement et à la mise à jour de son globe virtuel, sans parler des développeurs qui peaufinent chaque jour l’expérience utilisateur dans Google Maps et ses avatars.
Pour l’instant, les annonces de Qwant restent assez succinctes et il faudra sans doute attendre septembre et les sorties effectives des services pour comprendre exactement l’étendue de l’offre française. Mais on sait déjà qu’il s’agit d’un service de géolocalisation sans collecte de données personnelles, qui associera de l’information « chaude » issue de capteurs, comme le montre une courte vidéo publiée sur Twitter à l’occasion de Viva Technologies. Côté technologie, l’entreprise avait annoncé un partenariat avec CS en juin 2017 afin d’utiliser la solution GeoStorm.
Sur quelle base s’appuiera Qwant Maps ? Il semblerait bien qu’OpenStreetMap (OSM) soit utilisé. Éric Leandri suit le projet avec attention depuis plusieurs années, et Qwant fait partie des entreprises qui soutiennent officiellement HAND (Hackers Against Natural Disasters). L’association fondée par Gaël Musquet, porte-parole d’OSM France, mène d’ailleurs des expérimentations afin de permettre aux pompiers de Corse de suivre en direct les vols de canadairs. Un partenariat qu’Éric Leandri a tenu à rappeler au titre de son engagement dans la protection contre les risques, lors de la journée du 14 juin.
En s’appuyant sur OSM, Qwant mise sur une équipe d’un million de contributeurs. Largement de quoi alimenter un globe virtuel !
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