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À Strasbourg, autant de référentiels que de modèles économiques de diffusion (partie I)

| 21 septembre 2017

Catégorie: 3D, Cadastre, Données, IDG/IDS, Imagerie, Institutions, Open Data, Reportages, Réseaux/Transports, Secteur public, Utilisateurs

(648 mots)

olivier_banaszakL’Eurométropole de Strasbourg dispose d’un SIG exceptionnel. Héritière d’une longue histoire, elle a vécu plusieurs « modèles économiques » en matière de données géographiques. Retour sur les leçons apprises avec Olivier Banaszak, chef du service géomatique et connaissance du territoire.

Comment se fait-il que Strasbourg dispose d’un tel patrimoine de données et d’un service géomatique et connaissance du territoire de 34 personnes ?

On peut presque dire que le service SIG date de 1881. C’est en effet à cette époque qu’a été créé un service de l’arpentage à la ville afin de créer un cadastre « polyvalent », ce qui a impliqué le développement de compétences en topographie. En 1972, nous avons créé une commission VRD en partenariat avec les principaux gestionnaires de réseau à la suite de la rupture d’un câble qui avait laissé le conseil de l’Europe sans téléphone pendant plusieurs jours. Nous nous sommes mis d’accord sur la constitution d’un plan topographique partagé (aujourd’hui il a une précision de 5 cm), sur lequel chacun cale ses propres réseaux. Depuis, nous avons numérisé ce patrimoine et notre partenariat s’est étendu, mais il fonctionne toujours, désormais appelé CIGAS pour « Commission de l’Information Géographique de l’Agglomération Strasbourgeoise ». Nous sommes donc dans une collectivité qui a compris depuis longtemps l’intérêt des données géographiques, même à très grande échelle.

Superposition de tous les réseaux... c'est possible à Strasbourg.

Superposition de tous les réseaux… c’est possible à Strasbourg.

Comment est financé le plan topo ?

Au début de la commission VRD, la communauté urbaine de Strasbourg finançait une grande partie de la constitution, les partenaires (Électricité de Strasbourg, Gaz de Strasbourg, France Telecom) participaient à l’effort en prenant à leur charge certains relevés. Avec la numérisation, le financement a évolué vers des cotisations calculées chaque année en fonction du coût du plan, en prenant en compte les investissements. Progressivement nous avons accueilli de nouveaux partenaires (Numéricable, réseau de chaleur, gestionnaire de l’eau, agence d’urbanisme, le conseil départemental…) qui payaient eux aussi une cotisation, inférieure à celle des membres fondateurs. Certains sont encore là aujourd’hui. Depuis dix-huit mois, le partenariat est encore en train d’évoluer, car nous considérons que les frais de constitution initiale sont désormais amortis. Nous avons proposé que chacun paye la même contribution en fonction du nombre d’objets utilisés (emprise géographique ou types d’objets). Les membres fondateurs resteront copropriétaires des données, à la différence de ceux qui nous ont rejoints plus tard, qui ne seront qu’utilisateurs. En 2017, nous travaillons avec un budget global de 760 000 euros pour assurer la maintenance de 3 millions d’objets sur l’ensemble des parties aménagées du territoire, soit 186 km2. La mise à jour est aujourd’hui en grande partie externalisée auprès de géomètres experts et notre service assure le contrôle qualité et l’intégration des données. Nous prenons également en charge l’entretien des outils et du canevas géodésique. Le PCRS est le sous-produit de notre plan topo. Il ne comprend pas autant d’objets et ne permet pas par exemple une gestion gravitaire de l’eau, mais il nous permettra peut-être de faire entrer de nouveaux partenaires (GRTGaz, le port autonome, les voies navigables…), sur le même principe de participation financière.

En 2016, ce sont 111 000 objets du référentiel topographique à grande échelle qui ont été mis en jour, en régie et grâce à un marché public.

En 2016, ce sont 111 000 objets du référentiel topographique à grande échelle qui ont été mis en jour, en régie et grâce à un marché public.

Du coup, plan Topo et PCRS ne sont pas diffusés librement ?

Ce serait difficile de faire de l’open data avec des données dont nous ne sommes pas pleinement propriétaires. D’ailleurs, nous entrons bien dans le cadre des exceptions à la directive PSI puisque la diffusion en open data ne permettrait pas d’assurer la subsistance de la base de données. Par contre, le PCRS et le plan topo sont accessibles en consultation sur notre cartothèque en ligne, construite sur WGS Portal, comme la plupart de nos référentiels. Des extractions sont mises à disposition des géomètres, bureaux d’études et autres sous-traitants qui interviennent pour la collectivité ou les différents partenaires. Il existe enfin un tarif public, mais il avait été calculé pour pousser ceux qui avaient besoin du plan à entrer dans le partenariat. Du coup, nous n’en vendons que très peu…

Une vue du RTGE

Une vue du RTGE

 

Une vue du PCRS

Une vue du PCRS

…La suite sous ce lien  (cadastre, 3D, open data)

 

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