Symaps, trouble fête du géomarketing
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Symaps, nouvelle plateforme de ciblage d’implantation commerciale, vient d’être récompensée par le prix Tech in France. La jeune start-up, hébergée à la station F, aurait-elle trouvé une nouvelle manière d’aborder l’un des sujets phares du géomarketing ?
Quel est le meilleur emplacement pour une nouvelle salle de Yoga ? Est-ce que ça va marcher si j’ouvre mon épicerie bio ici ? Pour répondre à ces questions, Mickael Mas et son équipe s’appuient bien sûr sur les données classiques de description socioéconomique de la population, dont ils extraient des tendances d’évolution. Mais ils vont plus loin et décortiquent les fichiers Sirene (entre autres) pour repérer toutes les ouvertures/fermetures de magasins et en déduire une espérance de vie des commerces dans le secteur. Et ce n’est pas tout. Pour les analyses les plus détaillées, ce sont les commentaires sur les réseaux sociaux comme Instagram qui affinent l’ambiance du quartier. « Les règles précises dépendent du quartier et du type de commerce ou service étudié, c’est une question de dynamique, détaille le fondateur de l’entreprise, un ancien d’HEC. C’est l’intérêt d’utiliser des algorithmes à base de réseaux de neurones, car ils définissent leurs propres règles. » Connectés en permanence aux différentes API de flux de données, les algorithmes Symaps peuvent répondre à n’importe quelle question sur la France et sur la Corée du Sud, où Mickael Mas a fondé son entreprise.
Enfant de l’open
Fondée il y a deux ans, Symaps s’est appuyée sur des outils open source pour créer sa plateforme, aujourd’hui accessible en mode Saas : PostGreSQL pour la base de données, Geoserver pour la fenêtre cartographique dont l’interface reste volontairement simple. L’entreprise est également fille de l’open data et des données gratuites, qui lui permettent de caractériser les projets et les quartiers à la volée.
« Aujourd’hui, nous sommes présents en France et en Corée, où il y a des bases de données très complètes. Nous sommes en train d’étudier la Belgique et l’Italie. » Mais pas question d’acheter des bases de données spécialisées sur tel ou tel secteur. « Nos algorithmes sont assez puissants pour s’en passer, insiste Mickael Mas. Mais nous sommes ouverts à des échanges de données. » Tesla, Décathlon, certaines marques de Pernod Ricard, plusieurs petites franchises, ont déjà opté pour la solution. L’entreprise espère proposer rapidement un mode Freemium afin de permettre à des petits commerçants de réaliser une étude ponctuelle, sûrement utile à l’heure des magasins éphémères. Son prix Tech in France, reçu le 20 novembre des mains du secrétaire d’État au numérique, va lui permettre d’accélérer son développement.