TerriSTORY®, le webmapping au service des territoires en transition
Catégorie: Cartographie, Données, Environnement, Reportages, Réseaux/Transports, WebMapping
C’est au salon BePositive que la Région Auvergne Rhône-Alpes a lancé TerriSTORY® mi-février. Ce site web cartographie de nombreux indicateurs sur la transition énergétique et permet de calculer l’impact d’actions envisagées. Il a été réalisé par l’Agence régionale Énergie Environnement avec l’appui technique d’Oslandia. Pierrick Yalamas, directeur Performance territoriale et Observatoires de l’agence revient sur sa genèse et ses caractéristiques.
À qui s’adresse TerriSTORY® ?
Notre idée était de proposer un outil d’aide à la décision pour les territoires en transition, qui dépasse les outils thématiques qui existent aujourd’hui, et qui soit dans un format gratuit, volontairement pédagogique et facile d’accès. Ce n’est pas un outil réservé aux experts. Nous essayons de toucher les chargés de mission dans les territoires, les décideurs, les élus pour les aider à appréhender l’état des lieux de leurs territoires, aussi ruraux soient-ils, et élaborer les meilleurs scénarios possibles. Pour être sûrs de bien coller à leurs problématiques, nous nous sommes appuyés sur un certain nombre de territoires pilotes, qui se sont impliqués dès les débuts du développement.
Pourquoi avoir développé TerriSTORY® ? Les outils de webmapping sur étagère n’étaient-ils pas adaptés ?
Afin d’assurer une diffusion gratuite et sans royalties, nous avons décidé de développer nous-mêmes l’outil en open source. Nous avons travaillé avec Oslandia, qui a réalisé une grande partie des développements. Ils ont été réalisés en Python et Javascript avec des données en base PostgreSQL/PostGIS. La bibliothèque OpenLayers est notamment utilisée pour l’interface et la génération des tuiles vectorielles. Nous avons travaillé en mode agile, avec des « Code Sprints » courts et réguliers, alimentés par les retours des territoires pilotes.
D’où viennent les données ?
Il y a beaucoup de données derrière TerriSTORY®, celles de l’INSEE, de l’IGN, des services de l’État…, C’est également une vitrine pour donner de la visibilité aux données que nous produisons. Pour proposer un potentiel éolien, 65 jeux de données sont analysés et rassemblés en une seule couche. Les gestionnaires de réseau qui sont aussi nos partenaires fournissent des données importantes : infrastructures, consommation, production…
La grande force du site n’est pas sa cartographie qui reste basique, mais le calcul des impacts d’actions qui pourraient être entreprises en termes de production d’énergie renouvelable, de rénovation des bâtiments ou de création de pistes cyclables. Quelle est la solidité des chiffres avancés à l’échelle d’un petit territoire ?
Tous les modèles que nous utilisons sont largement reconnus. Nous avons par exemple choisi les modèles d’analyses entrées/sorties pour calculer les impacts indirects d’une action sur les différentes branches de l’économie. Mais au niveau local, les impacts directs sont les plus importants. Du coup, nous avons développé une approche complémentaire plus précise qui privilégie ces impacts. Ce qu’il faut bien comprendre c’est que les résultats absolus (en rénovant x bâtiments, x emplois sont créés) ne sont pas les plus importants. Ce qui compte, c’est de pouvoir comparer les résultats entre plusieurs scénarios. En plus, les utilisateurs ont la possibilité de forcer la part captée par l’économie locale. Si je fais rénover 500 logements uniquement par des entreprises du coin, l’impact sur l’emploi sera bien supérieur. Ainsi, l’élu peut identifier les leviers à activer sur son territoire, favoriser la transition énergétique comme vecteur économique.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Aujourd’hui, la version proposée est vraiment un début, et de nombreuses améliorations sont prévues, notamment sur les flux de biomasse avec l’INRIA, sur de nouvelles actions, etc. Mais TerriSTORY® ne remplacera pas les outils thématiques, avec lesquelles il va s’interfacer. Il va nous falloir trouver le bon compromis entre simplicité et aide à la décision. Nous sommes en train d’étudier la possibilité d’intégrer des entrées sous forme d’enjeux (les mobilités, l’habitat…), avec des cheminements d’analyse, qui permettraient sans doute de rester simple.
La dynamique est très forte autour du produit, et la Région nous demande des évolutions, notamment pour permettre d’enregistrer les plans d’actions et d’en faire la somme, afin de consolider les actions au plan régional.
Nous sommes également en discussion avec d’autres régions qui s’intéressent de près au produit et voudraient l’utiliser. Certains pourraient prendre en charge des développements. Par exemple la Corse pourrait travailler sur les impacts des scénarios en termes de besoins de formation. Nous réfléchissons à un club utilisateurs. Bref, en 2019, nous devons trouver notre modèle de gouvernance, notre modèle juridique et notre modèle économique.
À découvrir sur https://terristory.fr/
- Le communiqué de presse de lancement de TerriSTORY sous ce lien