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Comment OpenDataSoft s’est imposé avec une vision très large de l’open data

| 3 novembre 2017

Catégorie: Données, Entreprises, IDG/IDS, Logiciels, Marché, Open Data, Reportages, Secteur public

(1029 mots, environ 4 mn de lecture)

portrait de Jean-Marc LazardEn six ans à peine, OpenDataSoft est devenu une référence incontournable en termes d’open data. Avec des clients aussi bien dans le secteur public que privé, l’éditeur a su proposer des solutions simples de valorisation des données. Jean-Marc Lazard, l’un des fondateurs de l’entreprise, revient sur cette aventure entrepreneuriale.

Quelle était l’idée de départ d’OpenDataSoft ? Comment a démarré l’activité ?

Nous avons fondé l’entreprise en 2011 à trois. Franck Carassus avait le profil commercial, la technique n’avait pas de secret pour David Thoumas, et moi, j’étais entre les deux. Nous travaillions alors tous les trois chez Exalead, racheté depuis par Dassault, qui proposait un moteur de recherche d’un nouveau genre. L’open data commençait à émerger, la mission Etalab était en cours de montage… ça nous intéressait. Nous voulions aborder la question autrement que par la voie traditionnelle du projet informatique, avec une vision assez large du sujet : partager des données dans un contexte qui n’est pas celui de leur production. À nos yeux, les données allaient vivre ce qu’ont vécu les contenus depuis quinze ans. Au début, c’était très compliqué de publier du contenu sur Internet. En 2017, chacun peut faire son site et l’alimenter en trois clics. Ce serait pareil pour les données. Nous avons rencontré des gens qui étaient en train de se lancer, la mairie de Paris notamment. Avec eux, nous avons compris que le principal sujet était organisationnel. Comment aider les porteurs de projets à publier des données, alors qu’ils répondaient plutôt à une commande politique, et n’avaient la main ni sur les métiers, ni sur l’informatique ? Toutes ces réflexions nous ont guidés dans le développement d’une solution prête à l’emploi, dans le cloud, selon un modèle économique en SaaS.

Veolia Eau a été un de nos premiers clients, notre solution a servi à partager des données métiers en interne et avec les clients. Cela nous a tout de suite confronté à la question de la diffusion de données sécurisées, de données temps réel, de gros volumes… autant d’éléments qui nous ont permis de faire la différence.

Une centaine de clients plus tard, quels sont finalement les principaux bénéfices de l’open data ?

Le partage d’information est crucial. Avec les regroupements de collectivités, leurs changements de prérogatives… le besoin de partager des données entre administrations est plus important que jamais. Nous sommes là pour faciliter un peu les choses, même si ce n’est pas nous qui allons éliminer le mille-feuille territorial. Il y a cinq ans, il fallait faire de la pédagogie sur tout, aujourd’hui, les data sont entrées dans les mœurs, elles sont vues comme des actifs valorisables, en interne comme en externe, dans les nombreuses relations d’interdépendance entre organismes. Keolis et Ouest France sont tous les deux équipés de nos solutions à Rennes, et ils partagent simplement des données. À Mulhouse, Enedis met à disposition de la ville les données sur les compteurs Linky des bâtiments publics. Nous nous voyons désormais comme un réseau social de la data.

Aujourd’hui, nous retournons également voir nos clients pour les accompagner plus précisément en termes de valorisation et de visualisation. Que souhaitent-ils ? Proposer une approche plus chiffrée pour le maire ? Lui donner des arguments lors de ses discussions avec les associations, la population, etc. ? Être aussi informés que leurs délégataires ? Cela nous permet de développer les bonnes applications.

Le portail open data de la métropole toulousaine s'appuie sur les solutions OpenDataSoft.

Le portail open data de la métropole toulousaine s’appuie sur les solutions OpenDataSoft.

Quelle est la place de l’information géographique dans votre offre ? Certains vous voient un peu comme un concurrent des acteurs traditionnels de la géomatique.

Nous avons été très vite confrontés aux données géographiques, qui ont été mobilisées dès le début des projets open data. C’étaient de bonnes données de qualité, bien structurées. De plus, la géographie est une composante transverse à toutes les autres données qu’il s’agisse du transport, des investissements, etc.

Techniquement, nous ne proposons pas un outil de gestion de données géographiques, d’autres font cela bien mieux que nous. Nous intégrons des fonctions essentielles pour la préparation des données, telles que le géocodage et le géocodage inversé. Mais nous nous devons également de démocratiser cet accès par le biais de visualisations cartographiques simples.

Nous sommes dans une situation classique pour le monde du logiciel. En tant que nouveaux entrants, nous ne sommes qu’une pièce du puzzle. Notre mission, c’est le dernier kilomètre en matière de diffusion des données, comment les amener au grand public. Du coup, notre rôle est d’être en relation avec les services SIG, de faire les ponts, en intégrant par exemple des formats de diffusion OGC (CSW, WFS), même pour des données qui ne sont pas en format SIG au départ. Aux États-Unis nous faisons partie du programme de start-up d’Esri.

Vous avez des clients au États-Unis, en Allemagne, au Portugal… les problèmes sont-ils les mêmes partout ?

Les problématiques opérationnelles sont les mêmes partout mais les points de départ sont différents à chaque fois. Aux États-Unis, les services sont très autonomes : la police d’une ville a son site web, les pompiers aussi, etc. Ils ont donc besoin d’une plateforme leur permettant de partager des données. En Allemagne, il y a beaucoup de processus bien établis, mais pas de centralisation. Ainsi, tous les transporteurs allemands échangent leurs données dans un format exotique mais très complet. Ce sont toutes ces différences culturelles qu’il faut intégrer.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Aujourd’hui, nous réalisons 60 % de notre chiffre d’affaires avec des entreprises et 40 % avec des organismes publics. Les déploiements en intranet ou extranet sont plus nombreux que sur Internet. Progressivement, les distinctions public/privé, client/citoyen deviennent moins nettes. Les services publics ont les mêmes problématiques de relation client que les entreprises. Et open data n’est pas forcément synonyme de diffusion gratuite et grand public.

La thématique de la ville intelligente occupe tout le monde et notre travail est de l’alimenter en données. Nous développons aussi pour cela des approches thématiques. Nous avons par exemple signé un premier partenariat avec Akajoule sur les problématiques de transition énergétique des territoires (portail Datajoule). L’idée est de se regrouper entre PME pour proposer des offres modulables et ciblées. Nous annoncerons d’autres partenariats dans les mois qui viennent.

 

https://www.opendatasoft.fr/

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