3D et BIM : l’IGN s’implique dans l’OGC
Catégorie: 3D, Données, Institutions, Logiciels, Reportages, Standards
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Depuis deux ans, l’IGN teste différents cas d’usages de données issues du BIM* pour l’urbanisme, les simulations d’inondation et le calcul de potentiel solaire. Une démarche menée dans le cadre de l’OGC, avec qui l’institut collabore depuis une dizaine d’années.
Petit à petit, l’IGN met en œuvre sa stratégie de base de données 3D. Comme pour la 2D, l’idée est de proposer un socle minimal de données couvrant tout le territoire, et de le compléter en partenariat avec les collectivités pour des zooms plus précis.
Des données à tous les niveaux, mais pas sur tout le territoire
Au niveau le moins détaillé (LoD0 en CityGML*), on trouve le RGE Alti, la BD Ortho et l’occupation du sol. Des modèles urbains en mode « boîtes à chaussures » (soit le niveau LoD1) seront automatiquement extraits de la BD Topo. Ces deux premiers niveaux forment la base de la version 3D du Géoportail. Pour les niveaux plus détaillés, l’IGN dispose également de données, mais pas sur l’ensemble du territoire. Pans de toits extraits des bases Bati3D construites par photographie aérienne en LoD2, données acquises par Stéréopolis en LoD3 (modèles architecturaux détaillés), maquettes navigables en intérieur (LoD4) issues des travaux spéciaux. Ces niveaux détaillés pourront également être construits à partir des données acquises par les collectivités et autres partenaires de l’institut.
Un modèle d’échange, reconnu de tous est donc nécessaire pour assurer l’intégration de données non produites par l’institut. C’est le REF3DNAT.
Des tests de récupération de maquettes BIM
Afin de tester son opérationnalité, l’IGN s’est investi dans la phase 1 du pilote OGC sur la ville du futur (Future Cities Pilot phase 1) aux côtés de l’Ordnance Survey britannique, de la ville de Sant Cugas del Vallès en Catalogne et de l’Allemand VirtualcitySYSTEMS. Les travaux ont été menés par deux universités (Melbourne et Munich) et par Remote Sensing Solution, une entreprise californienne. Ils ont permis de tester l’intégration d’une maquette BIM dans un modèle urbain en CityGML (ici niveau LoD1 à 4 selon le modèle IGN). Récupéré sous forme de maquette BIM IFC*, le bâtiment a été transformé via des services OGC en CityGML. Le processus en six étapes a permis de contrôler et géoréférencer la maquette, de la transformer, de contrôler le respect des règles d’urbanisme et, enfin, de la représenter dans le modèle urbain. Même si plusieurs problèmes sont apparus lors de l’intégration (sémantique insuffisante, topologie imparfaite) l’utilisation conjointe d’IFC et de CityGML ainsi que d’autres standards OGC semble une piste prometteuse pour étendre l’usage de la 3D en répondant à des besoins métiers. Remote Sensing Solutions a également travaillé à l’intégration plus directe des grilles produites par les logiciels de simulation d’inondation dans des environnements urbains, ce qui pourrait renouveler la cartographie traditionnelle (2D ou 2,5D) des risques inondation en l’étendant aux modèles urbains en 3D.
Bien sûr, derrière ces données, ce ne sont pas seulement des services de visualisation qui sont visés (Géoportail 3D), mais également des géoservices 3D divers : analyse spatiale, calcul d’intervisibilité, modélisation de crue, de potentiel solaire, etc.
Pour aller plus loin :
– Présentation de Emmanuel Devys lors de la journée interopérabilité et innovation de l’OGC sur la convergence GIS-BIM sous ce lien
– Les infrastructures, pièces maîtresses du GéoBIM ?
*IFC : Industry Foundation Classes, permet de décrire tous les objets qui composent un bâtiment ou une infrastructure