CaribeWave 2018 : OpenStreetMap, l’indispensable référence
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Il y a toujours quelque chose à faire pour un contributeur OpenStreetMap (OSM). La preuve ? Donat Robaux ne s’est pas ennuyé pendant la semaine d’exercice CaribeWave, menée par HAND à Marie-Galante. Pourtant, le rôle d’OSM dans cette opération va bien au-delà.
Plus d’une centaine de points d’intérêts… Donat n’a pas chômé cette semaine et il est loin d’avoir fini l’intégration de tout ce qu’il a repéré sur le terrain. « Pour aller plus vite, j’utilise l’application Mapillary sur mon smartphone Android. Elle me permet de prendre simplement quelques photos géolocalisées en x, y et selon l’angle de vue, qui me serviront ensuite à mettre à jour les différents tags ». Donat bénéficie du travail déjà effectué depuis plusieurs années par les contributeurs et les anciens participants à CaribeWave. Avant d’arriver, il a chargé la BD Ortho 2017 et a profité des premiers jours pour mettre à jour le cadastre sur trois communes, qui n’avait pas été rechargé dans OSM depuis 2011.
On the road again
Il peut donc se concentrer sur les trois villages de l’île, repérer les commerces, les services publics, les structures de santé, les informations de circulation… En une petite heure, pause sorbet coco incluse, il a fait le tour de Capesterre. Pharmacie, plaques du cabinet d’infirmières, police municipale, bornes incendies, transformateur électrique, rampes handicapés, entrées d’immeubles, boîte au lettres, épiceries… il y a encore plein de précisions à ajouter. Photos en grand angle et plus détaillées seront également versées dans la base Mapillary pour documenter OSM, les deux projets open source étant étroitement liés. Elles fourniront des informations précieuses sur les horaires et faciliteront le repérage d’un bâtiment. « En cas de crise, c’est important d’avoir à la fois une vision cartographique et photographique, » insiste Donat. Même si toutes les images acquises n’ont pas été exploitées le jour de l’exercice, le fond OSM a servi de référentiel à Mambo, à la carte tactique Umap, au suivi de la géolocalisation.
Dans les semaines à venir, elle pourra également s’enrichir grâce aux orthophotographies acquises par Aeromapper, qui seront accessibles sur le serveur de l’entreprise et pourront être reprises dans tous les Géoportails qui le souhaitent, puisqu’elles seront, elles-aussi, en open data.
Territoire en main
Mais si la cartographie s’est faite discrète dans une édition de CaribeWave plus centrée sur les communications d’urgence, elle n’en reste pas moins cruciale. D’abord, personne ici ne peut oublier que sans OSM, HAND n’existerait pas. « On en avait assez d’être toujours les gentils geeks qu’on appelait en réaction à un événement majeur, comme après Haïti, rappelle Gaël Musquet. Avec HAND, on veut faire de la prévention. » Disposer d’une cartographie complète sur laquelle il n’y a qu’à faire des mises à jour est essentiel en cas de crise. Pour cela, OSM a besoin d’une communauté de contributeurs qui se renouvèle et s’étend. Cette année, Donat a passé une demi-journée avec les étudiants de l’École Simplon. L’an dernier, des élèves de Seconde avaient été sensibilisés. Jeudi, des représentants du SDIS, de la DEAL ont également pris le temps de regarder leur territoire par les yeux d’OSM, d’imaginer comment hybrider ce savoir citoyen avec leurs autres bases de données. « Cette brique cartographique, mise à la disposition de la société suscite de plus en plus d’intérêt, se félicite Gaël Musquet, qui doit prochainement rencontrer le président de région. Les gens redécouvrent leur territoire. Avec OSM et ses outils, ils sont souverains pour le numériser. »