MapTiler : du passé au futur
Catégorie: 3D, Données, Entreprises, Grand public, Imagerie, Institutions, Logiciels, Open Data, Recherche, Reportages, WebMapping
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Début décembre 2018, MapTiler recevait le prix Airbus des challenges Copernicus. La petite entreprise suisse se positionne désormais comme une alternative à Google Maps et entend bien le faire savoir. Retour sur un parcours d’entreprise original.
C’est en travaillant à la numérisation de cartes anciennes que Petr Pridal et ses collègues ont eu l’idée de MapTiler. En effet, en 2007, le jeune informaticien obtient un Master sur le sujet à l’université de Brno, dans sa République Tchèque natale. Tout en poursuivant ses études à Prague, il décroche une bourse et vient présenter ses travaux en Suisse à un aréopage de vénérables professeurs, qui sont conquis par ses propositions pour géréférencer des documents et naviguer dans l’espace-temps des cartes historiques. Ces premiers développements seront à la base du projet de recherche www.oldmapsonline.org, qui permet d’explorer les cartes anciennes de 14 grands fonds publics (dont la collection de Paul Rasmey). D’un projet de recherche à l’autre, la petite équipe crée Klokan technologies en Suisse, où Petr s’installe. Elle devient un maillon essentiel d’un autre important projet international : le Time Machine Atlas.
Le Time Machine Atlas |
Le projet européen Time Machine, auquel participent 242 partenaires dans 33 pays vise à construire une machine virtuelle à remonter le temps. Entreprises (dont MapTiler), laboratoires de recherche (EPFL, Ecole des Ponts par exemple) et institutions (IGN…) mobilisent leurs moyens et leurs savoir-faire afin de numériser et de rendre accessible 2 000 ans d’histoire humaine européenne. De nombreuses technologies sont mobilisées liées à l’intelligence artificielle et au big data, sur fond de référence spatiale. Parmi les premières réalisations, une cartographie interactive en 3D de mille ans d’évolution de Venise et la carte vectorielle de l’Empire romain. |
Des données et des logiciels
Tous ces travaux amènent l’équipe à développer des briques logicielles, à constituer des fonds de référence… qu’elle décide de commercialiser en tant que tels. L’offre met quelque temps à s’organiser mais depuis deux ans, MapTiler s’installe dans le paysage des cartes interactives avec succès. D’un côté, OctoGEO en République Tchèque, qui constitue différents fonds mondiaux à partir d’images satellites, d’OpenStreetMap et de données publiées en Open data. Là, la technologie mise au point permet de créer des mosaïques avec harmonisation des couleurs puis de les diffuser sous forme de tuiles vectorielles. De l’autre, Klokan qui édite la suite MapTiler ainsi que Georeferencer et MapRank Search.
MapTiler se décline désormais sous forme de service en ligne (version Cloud sur abonnement), de logiciel bureautique, de serveur, de version cluster pour de gros volumes de données ainsi que d’API et d’une application mobile. Avec une politique de prix plus agressive que MapBox et une confidentialité des données plus assurée que chez Google, l’équipe entend bien séduire les développeurs de site Web. Rendus 3D, cartographie thématique, styles de cartes préétablis mais personnalisation poussée, support de nombreuses langues et adaptation immédiate de la carte au contexte local, le tout sur des fonds soignés… MapTiler sait mettre en avant des arguments pour se différencier de la concurrence. « Nous avons 25 000 abonnements sur le Cloud et 400 organismes ont choisi une offre payante » se félicite Petr Pridal.