Esri fait sa rentrée
Catégorie: 3D, Cartographie, Données, Entreprises, Environnement, Géomarketing, Logiciels, Reportages, Réseaux/Transports, Secteur public, WebMapping
Avec son lot de prix et de concours, ses salons, ses grands messes et ses petites déclarations, ses poulains qui changent d’écurie… SIG2013, la conférence francophone des utilisateurs Esri, ressemble de plus en plus à la rentrée littéraire. Et, comme en littérature, les nouveautés sont pléthores. Petit guide illustré pour s’y retrouver…
Au fil des années, la rentrée littéraire est devenue une institution nationale, tout comme la conférence des utilisateurs Esri qui a rassemblé cette année près de 2 500 personnes.
Plateforme
Pour « transformer le monde » (puisque telle était la petite phrase de l’année 2013), Esri mise sur ArcGIS, désormais présenté comme une plateforme complète, comprenant à la fois des applications (depuis ArcMap jusqu’aux applications mobiles les plus légères), un portail (espace de partage et de porté à connaissance), des contenus, le tout appuyé sur une infrastructure SIG (ArcGIS Server) au service d’un média : la carte.
Depuis un an, cette plateforme est exploitable en local ou en ligne (Cloud), avec tous les modes « d’hybridations possibles » comme a tenu à le rappeler Christophe Tourret, directeur des technologies chez Esri France. Ainsi, l’accent a été mis aussi bien sur les contenus que sur les géotraitements en ligne et sur le fait que l’expérience utilisateur reste la même quel que soit l’environnement utilisé. Un même menu permet par exemple de publier une carte vers un serveur local ou sur ArcGIS Online. Le portail, façon ArcGIS Online, peut aussi bien se décliner sur une infrastructure dédiée qu’en ligne.
Calcul de zone de chalandise, d’isochrones, de zones tampons, prise en compte d’informations trafic, cartographie statistique et thématique… Il est désormais possible d’accéder à de nombreuses fonctions à distance en combinant données locales à celles du catalogue Esri.
Les particules élémentaires
Gaëtan Lavenu, désormais intronisé « géo-évangéliste » d’Esri France (revenu de son passage éclair chez WGS) a, comme chaque année, présenté sa sélection des meilleures nouveautés d’ArcGIS 10.2 (version dans les bacs depuis fin septembre). Le support de SQL Lite, l’export direct de fichiers Excel (en format XLS sans passer par le CSV), l’exploitation possible d’images Pléiades, Spot 6 ou Landsat 8 seront certainement appréciés. L’intégration progressive du savoir-faire de City Engine dans la gamme devrait réjouir ceux qui exploitent la 3D. Il est ainsi possible de partager des packages de règles procédurales de modélisation, qui seront exploitées par des postes ne disposant pas du module City Engine. De même, ArcScene et ArcGlobe publient directement des scènes 3D sur le Web. Enfin, côté performances, l’exploitation optimisée de processeurs multiples pour les géotraitements devrait satisfaire les gros consommateurs.
Côté contenus, le rassemblement de septembre était l’occasion de découvrir la quatrième version de France Raster, coéditée avec l’IGN, qui intègre un dernier niveau d’échelle au 1/1 250, où le parcellaire et les identifiants cadastraux sont visibles. Le fonds topographique mondial, accessible gratuitement via ArcGIS Online est également enrichi des contours du bâti issus de la BD Topo ainsi que d’éléments de la BD Adresses sur la France. Les nouveaux services Premium permettent aux utilisateurs d’accéder à de l’imagerie satellitaire très haute résolution extra-fraîche grâce au récent accord passé avec Digital Globe.
Extension du domaine de la lutte
Mais cette plateforme est aussi destinée à « dépasser les frontières naturelles du SIG », insiste Christophe Tourret. Cela passe, bien sûr, par l’intégration de briques Esri dans divers environnements : bureautique, gestion de la relation client, business intelligence, gestion intégrée… La liste des partenaires s’allonge chaque année. Au passage, l’éditeur a appris à mieux intégrer les contraintes de sécurité et à simplifier la gestion des licences. Mais pour que des applications novatrices inondent le marché, il faut également séduire les développeurs. Sur ce point, l’éditeur se met en ordre de marche et propose un site dédié, tout en étant présent sur GitHub. Une vitrine des applications vient également d’ouvrir, ArcGIS Marketplace, où les partenaires français sont invités à s’afficher.
Cette extension passe également par l’enrichissement fonctionnel de la gamme, qui intègre un nouveau module, GeoEvent Processor, destiné au traitement de données sous forme d’événements. Être capable d’intégrer des flux d’informations en temps réel va permettre à l’éditeur d’aborder de nouveaux domaines applicatifs, dont certains sont sûrement encore à inventer. Localiser des tweets, des véhicules, des mesures issues de capteurs divers, et les exploiter sera certainement l’un des enjeux des SIG dans les prochaines années, s’ils veulent entrer dans l’arène de l’Internet des objets (voir notre dossier dans DécryptaGéo du mois dernier) et du « Big data ». Une démonstration sur un réseau d’eau donne une idée de ce qui peut être envisagé. Des capteurs de pression sur le réseau indiquent une probabilité de fuite, qui peut être confirmée par un nombre anormal d’appels entrant au service technique. La zone probable de la fuite peut alors être calculée automatiquement et déclencher une alerte dans le véhicule du technicien le plus proche.
Les participants au concours des 24 h du SIG se sont également frottés à ce nouveau module sur des problématiques maritimes : suivi d’une population de phoques, d’une course de bateaux ou de mesures issues de flotteurs disséminés sur tout le globe leur ont inspiré diverses applications.
La carte et le territoire
Raconter des histoires avec des cartes, retrouver le territoire derrière la carte, tel est l’objectif des « story maps », rassemblements au sein d’une interface intuitive de cartes, de photos, de vidéos, de liens divers… Les résultats sont alors visualisables sur Internet, sur tablette ou sur un simple smartphone. Quelques exemples étaient présentés lors d’un concours, qui ont permis par exemple de découvrir le « recyclage » de certaines autoroutes urbaines à travers le monde (présenté par Cédric Levallart de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France) ou Venise et le système de l’Incanto, développé par Mélanie Fournier de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).
La possibilité d’une île
Quels trésors découvriront les utilisateurs en 2014 avec la version 11 ? Esri se contente de lancer quelques perches et parle d’une nouvelle application bureautique (ArcGIS Professional) de 64 bits, de multifenêtrage, de 3D native et de geodesign. Rendez-vous en fin d’année quand les premiers bêta testeurs débarqueront.