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Indispensable ortho littorale

| 15 novembre 2013 | 0 commentaire

Catégorie: Cartographie, Données, Environnement, IDG/IDS, Imagerie, Open Data, Reportages

Le 9 octobre dernier, le MEDDE a rassemblé une bonne centaine de participants pour son colloque « connaître et comprendre l’espace terre-mer : l’apport de l’ortho littorale ». Née au lendemain du naufrage de l’Erika, l’ortho littorale est devenue un référentiel apprécié.

Une révolution, une aide précieuse… Les utilisateurs ne tarissent pas d’éloges sur les apports de l’ortho littorale, qui a permis de changer les pratiques de travail. Ses caractéristiques homogènes sur toute la façade océanique, sa bonne vision de l’estran (marée basse) et son accès facilité (libre téléchargement pour tous depuis l’origine)… lui ont permis d’acquérir rapidement le statut de référentiel incontournable.

L’arc et le trait

L’ortho littorale sert de base à la constitution du trait de côte vectoriel, même si tous les organismes utilisateurs n’en ont pas exactement la même définition. Elle est totalement intégrée dans les chaînes de production du SHOM et sert aussi bien à préparer les levés hydrographiques, qu’à mettre à jour les infrastructures marines et portuaires, préciser la localisation des épaves, de tous les obstacles possibles à la navigation et des zones de mouillage. Le simple fait de connaître précisément la date et l’heure de chaque prise de vue permet d’y associer la marée réelle et d’en déduire la hauteur des plans d’eau, un élément précieux dans de nombreuses analyses.

L’ortho littorale, une clé essentielle dans la mise à jour des bases de données du SHOM du 1/3 000 au 1/20 000 (© SHOM)

L’ortho littorale, une clé essentielle dans la mise à jour des bases de données du SHOM du 1/3 000 au 1/20 000 (© SHOM)

Trait pour trait

Elle permet le positionnement de nombreuses données métier : délimitation des espaces protégés, des habitats intertidales, des grottes sur la presqu’île de Crozon, des herbiers de zostères… pour l’Agence des aires marines protégées par exemple. Les prises de vue à marée très basse associées à une précision métrique permettent au Forum des marais atlantiques de modéliser dans le détail les marais maritimes et de mieux comprendre leur fonctionnement hydraulique. Au Centre d’étude et de valorisation des algues (CEVA), elle sert à redresser les campagnes de photographies obliques qui sont effectuées sept fois par an pour mesurer l’envahissement des algues vertes. Par sa qualité radiométrique, elle permet d’orienter les relevés de terrain pour qualifier le substrat de la côte Manche Atlantique et produire une couche au 1/10 000. Le Centre d’études techniques maritimes et fluviales (CETMEF) l’exploite également à différentes échelles pour produire des indicateurs de vulnérabilité à la pollution marine.

Où installer un barrage flottant rapidement en cas de pollution marine ? Réponse en image avec le CETMEF grâce à l’ortho littorale (© CETMEF)

Où installer un barrage flottant rapidement en cas de pollution marine ? Réponse en image avec le CETMEF grâce à l’ortho littorale (© CETMEF)

Trait d’union

L’ortho littorale est également importante car elle n’est pas seule. Elle donne du sens aux modèles numériques de Litto3D, elle est la base de nombreuses études d’évolution qui exploitent les fonds anciens et notamment les photographies anciennes du littoral mises à disposition par l’Ifremer et ses partenaires. Mesures de l’érosion et de l’engraissement des côtes, de la vitesse des phénomènes, extrapolation… intéressent tous les gestionnaires d’espaces côtiers.

Toutes ces expériences sont basées sur de la photo-interprétation. Peu de travaux de classification ou d’extraction automatique semblent avoir été menés jusqu’à présent, si ce n’est pour identifier certains ouvrages le long des côtes aquitaines. Les améliorations radiométrique (moins de reflets) et planimétrique de la nouvelle version sont appréciées, ainsi que la minimisation des ombres des falaises, qui cachent l’estran. Même si tout le monde se félicite de l’apparition d’un canal infrarouge avec la nouvelle version, il est encore peu utilisé.

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Un chantier titanesque

Franck Babalone, responsable du dossier chez Aerodata, n’hésite pas à avouer : « C’est le projet le plus difficile que j’ai jamais eu à gérer. » Car les contraintes imposées par le ministère étaient drastiques afin de garantir le niveau des eaux le plus bas possible. Jongler entre les grandes marées, leur vitesse de propagation et la météo a obligé l’avionneur à revoir plusieurs fois ses plans de vol et à effectuer un deuxième vol sur l’estuaire de la Loire. Et tout n’est pas fini ! Il faudra encore attendre le printemps prochain pour que les prises de vue soient réalisées sur la baie du Mont-Saint-Michel, l’estuaire de la Seine et une partie du Nord-Pas-de-Calais.

  • Article sur les caractéristiques de l’ortho littorale sous ce lien

 

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