Luciad veut passer à la vitesse de la lumière

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Bien connue dans les secteurs militaires et aéronautiques, Luciad souhaite également se positionner sur le marché civil. Ses atouts ? Une offre pour booster l’affichage de grands volumes de données géographiques. Des arguments qui devraient faire mouche à l’heure du big data.

Créée il y a vingt ans dans les laboratoires de l’université de Louvain en Belgique, Luciad s’est taillé une solide réputation dans l’affichage de données géographiques pour des clients particulièrement exigeants dans la défense et l’aéronautique. L’équipe, qui compte aujourd’hui plus d’une centaine de personnes affiche des références impressionnantes (les forces spéciales françaises, la DGA, Eurocontrol, Lockheed Martin, l’armée turque…) et annonce un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros en 2015.

Pourtant, son nom reste peu connu car l’éditeur ne travaille qu’avec des partenaires intégrateurs et ne propose pas de SIG clés en main. « Nous fournissons des boîtes à outils qui assurent la visualisation de gros volumes de données spatio-temporelles et en temps réel, explique Frédéric Houbie, qui dirige l’équipe de gestion de produits et innovation. Même si nous avons une petite équipe projet, nous ne sommes pas une SSII. » De fait, ses clients s’appellent Airbus, Thales, Dassault, Safran, Bull, Agenium, Magellium, Cassidian… pour ne citer que ceux présents en France.

Une famille en trois parties

L’offre produits est organisée en trois couches de composants. En bas de la pile, se trouvent les connecteurs aux différentes bases de données, capables de gérer de nombreux formats spécifiques (NetCDF par exemple, mais aussi formats militaires…). Vient ensuite la couche serveur, qui est utile quand les volumes et l’hétérogénéité des données impliquent une organisation approfondie. Luciad Fusion assure par exemple le tuilage (vectoriel et raster) sur de très gros volumes de données. Côté client, le produit phare, LuciadLightspeed sert au développement d’applications bureautiques. Pour assurer la performance de l’affichage, l’éditeur s’est rapproché de nVIDIA afin d’exploiter pleinement la puissance des processeurs graphiques. « Cette technique nous autorise à afficher cinq millions de points sur une même vue » se félicite Frédéric Houbie. L’éditeur est également un ardent défenseur des standards et membre actif de l’OGC. Il dispose d’environ quatre-vingts composants pour visualiser en 2D et 3D des données statiques et dynamiques en temps réel, pour assurer un affichage variable en fonction des niveaux de zoom, pour interroger interactivement les bases, effectuer divers filtrages, calculer à la volée des cônes de visibilité 3D, des isolignes, des densités sous différentes formes… le tout de façon parfaitement fluide et sécurisée même avec d’importants volumes de données. LuciadRIA, assure le développement des applications Web. Il sort début 2016 en 3D. Luciad Mobile permet, pour sa part, de réaliser des applications en environnement Android, en contrôlant complètement tous les éléments matériels pour en tirer pleinement profit.

Vers de nouveaux marchés

Même si plus de 85 % de son chiffre d’affaires actuel est assuré par ses clients dans les domaines de l’aéronautique et de la défense, l’éditeur souhaite s’ouvrir à de nouveaux métiers. Ses solutions aident déjà un opérateur turc de télécommunications à optimiser son réseau. Il multiplie les démonstrations auprès des grands opérateurs de réseaux et d’infrastructures. Son rapprochement avec SAP lui permet de traiter les données gérées sous Hana tels qu’objets connectés, données non structurées. Pour convaincre ceux qui ont un besoin géomatique « intensif », l’éditeur propose une offre « starter pack », comprenant une licence de développement, de la formation et de l’accompagnement pour 30 000 €HT.