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À la recherche de l’espace perdu

| 7 juin 2013 | 0 commentaire

Catégorie: 3D, Cadastre, Données, Imagerie, Institutions, Logiciels, Premium, Recherche, Reportages, Réseaux/Transports, Secteur public

Les dernières journées de la recherche de l’IGN ont montré toute la vigueur des laboratoires de l’Institut. Une recherche orientée vers l’amélioration des référentiels mais également vers leur exploitation, à une heure où « la valeur perçue de la donnée est de plus en plus faible. Ce qui est valorisable, c’est le service », comme l’a rappelé en ouverture le directeur général de l’Institut, Pascal Berteaud.

Boucher les trous, affiner les données, les récolter de façon plus automatisée afin d’alimenter de nouvelles analyses, de nouveaux services… Tel pourrait être le fil conducteur des présentations proposées par les laboratoires de recherche de l’IGN lors de leurs dernières journées annuelles, fin avril à l’ENSG.

Du côté de chez Stéréopolis

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Le véhicule Stéréopolis conçu par les laboratoires de l’IGN sillonnera l’ensemble de la capitale cet été.

Stéréopolis, le véhicule de capture terrestre bardé de capteurs (laser et image) de l’IGN ne chôme pas. Une saisie massive de données est prévue sur Paris cet été et des jeux tests seront mis à la disposition de tous les chercheurs prochainement. Il devrait également s’enrichir de nouveaux capteurs et d’un petit frère, Viapolis, capable d’ausculter trottoirs, parcs et autres lieux inaccessibles avec une camionnette. Grâce au redéveloppement en WebGL d’iTowns (l’interface de type StreetView de navigation dans les données Stéréopolis), qui permet d’accéder à la puissance de la carte graphique pour le rendu et les calculs en ligne, la navigation immersive dans les panoramiques va se fluidifier. Des tests ont également été effectués pour remonter des informations 2D dans cet environnement 3D, telles que celles disponibles sur l’open data parisien (arbres, bordures de trottoirs). La saisie de données directement en 3D à partir des images panoramiques est un autre axe de travail du projet Terra Mobilita. « Notre objectif est d’intégrer toutes ces données partielles dans un modeleur baptisé StreetMaker pour constituer rapidement une carte topologique et sémantique de l’espace public, détaille Nicolas Paparoditis, directeur du laboratoire MATIS. Ainsi, nous pourrons faire du calcul d‘itinéraires pour les personnes à mobilité réduite ou proposer des outils de saisie directement dans l’environnement immersif. » Dans le cadre du projet ANR iSpace&Time, la nouvelle tête panoramique de Stéréopolis sera exploitée, afin de « boucher les trous ». En partenariat avec l’Institut Pascal, un travail sera mené sur l’élimination des éléments mobiles et non pérennes (piétons, voitures). Les scènes 3D seront ensuite repeuplées par des objets modélisés, qui pourront exploiter des simulateurs développés par l’IFSTTAR (voitures) ou l’université de Rennes (piétons), pour donner une véritable dimension temporelle à la modélisation 3D, qui pourrait tenir compte des conditions réelles « d’encombrement » de l’espace public (enquêtes origines destinations, traces des téléphones mobiles)…

À l’ombre des référentiels en plein essor

Mickael Brasebin étudie l’utilisation de données 3D pour simuler l’impact de la réglementation urbaine sur la morphologie du bâti. Mais avant de simuler des implantations de bâtiments respectant les règlements, il faut modéliser ces derniers. Pas facile avec un vocabulaire qui laisse une grande marge de manœuvre pour expliciter telle ou telle contrainte. Ainsi, si l’article hauteur maximale des bâtiments est toujours présent dans les PLU, ces hauteurs peuvent être exprimées en nombre d’étages, en hauteur de faîtage, en hauteur maximale par rapport au point le plus haut du terrain, par rapport à la gouttière ou selon un plan de masse…

Mickael Brasebin étudie l’utilisation de données 3D pour simuler l’impact de la réglementation urbaine sur la morphologie du bâti. Mais avant de simuler des implantations de bâtiments respectant les règlements, il faut modéliser ces derniers. Pas facile avec un vocabulaire qui laisse une grande marge de manœuvre pour expliciter telle ou telle contrainte. Ainsi, si l’article hauteur maximale des bâtiments est toujours présent dans les PLU, ces hauteurs peuvent être exprimées en nombre d’étages, en hauteur de faîtage, en hauteur maximale par rapport au point le plus haut du terrain, par rapport à la gouttière ou selon un plan de masse…

Plusieurs projets concernent l’exploitation de ces futures bases 3D, de plus en plus complètes. La thèse de Mickaël Brasebin au laboratoire COGIT, qui fait écho au projet ePLU, tente de coupler règlements d’urbanisme et données 3D pour simuler des bâtiments, évaluer l’impact des droits à bâtir, en intégrant différentes stratégies de construction (privilégier les immeubles hauts, les vues sur le lac…). Un sujet complexe car il faut dans un premier temps réduire les règlements d’urbanisme à un ensemble de concepts et de relations, capables d’être décrits par un modèle UML. Ils sont ensuite intégrés sous forme de contraintes dans un générateur de bâtiments, qui cherche à les optimiser jusqu’à trouver une solution satisfaisant l’ensemble des critères retenus. Ses premiers résultats sur un quartier de Strasbourg montrent que le compromis n’est pas toujours la meilleure stratégie.

Jaara Kusay travaille pour sa part sur le comportement des données thématiques lors de changements de référentiels (changement d’échelle par exemple). Son idée est de préserver les relations (« porté par », « sur », « touche », « croise »…) lors du changement de référentiel afin de faciliter la remise en cohérence. Une question qui risque d’être prochainement d’actualité quand le référentiel cadastral unique viendra remplacer les PCI vecteur et qu’il faudra remettre en cohérence des dizaines de couches de données métier.

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