Bientôt un Secret Earth Story ?
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Et si demain la Terre était filmée en direct depuis l’espace ? Grâce à une constellation de cinq cents petits satellites, EarthNow ambitionne de fournir des vidéos en temps réel en tout point du globe. Des investisseurs de choix financent le projet.
Rappelez-vous Will Smith tenant d’échapper à l’œil implacable des satellites dans Ennemi d’État. Ce qui relevait hier de la science-fiction est-il en passe de devenir réalité ? À lire la description du projet EarthNow, qui vient d’être officiellement lancé, on peut le croire.
Un projet dûment mûri
Voilà cinq ans que Russel Hannigan travaille sur la technologie qui permettra à EarthNow de devenir une réalité, dans le laboratoire d’incubation d’Intellectual Ventures. Grâce à des petits satellites équipés de deux capteurs, l’un pour acquérir des vues d’ensemble et l’autre pour effectuer des zooms sur des cibles précises, il pourrait réussir là où Skybox (devenu Terra Bella de Planet) a échoué. Désormais, il n’est plus question d’associer capture d’images statiques et vidéo, mais bien de se concentrer uniquement sur la vidéo, avec une constellation de cinq cents satellites, des capacités de traitement à bord renforcées et une infrastructure de communication adaptée.
Des financeurs de poids
Si la jeune entreprise reste évasive sur son calendrier et sur la description précise des orbites, des résolutions et des techniques utilisées, elle peut s’enorgueillir d’avoir trouvé des financeurs de choix, sans toutefois préciser le montant de ce tour de table. Outre Bill Gates et SoftBank, EarthNow va également pouvoir avancer sur la phase d’études grâce à Greg Wyler et Airbus. Greg Wyler est le fondateur de OneWeb, un projet de constellation de 900 satellites de communication dont la fabrication démarre, assurée par Airbus. Et c’est ce même Airbus qui va construire les satellites d’EarthNow. C’est donc bien en associant des capacités d’acquisition et de communication satellitaires que le flux vidéo pourra être exploité.
À fond dans la surveillance
Côté marché, les idées ne manquent pas comme en témoigne la liste présentée sur le site de l’entreprise : flagrants délits de pêche illégale, suivi des ouragans ou des baleines, détection de départs de feux de forêt ou d’éruptions volcaniques, smart city et agriculture, surveillance et observation des zones de conflits… Le modèle économique semble basé sur des applications opérationnelles exploitant suffisamment d’intelligence artificielle pour identifier rapidement les phénomènes à surveiller, vendues à des grands clients privés et institutionnels. Mais une version grand public (sans doute moins précise) sera également proposée et chacun pourra suivre en direct la planète vue de l’espace sur son smartphone. Une sorte d’émission géante de téléréalité avec la planète dans le rôle principal. Pas sûr que le scénario nous plaise…