Biodiversité, santé et innovation… un sujet encore à défricher
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L’État mise sur les bonnes idées de ses agents pour être innovant, mais il ne sait pas toujours quoi en faire, comme nous le prouve l’aventure de Map Pollen.
Après un bar camp en avril pour identifier les enjeux de l’ouverture des données sur la biodiversité, le ministère de l’Environnement a organisé en juin un hackathon sur le sujet. L’appel a été lancé dans les réseaux associatifs, mais également auprès des agences et des services des ministères. Un appel entendu par Bruno Lafage, responsable SIG à Parcs nationaux de France (désormais intégré dans l’AFB). « Quand je suis arrivé, certaines équipes étaient déjà bien constituées et avaient réfléchi à des applications possibles, elles associaient des développeurs et des gens plus orientés communication ou des profils comme le mien. Moi, j’étais tout seul et je me suis rendu compte que personne ne semblait s’intéresser aux sujets de santé. Comme dans l’avion j’avais discuté avec mon voisin qui n’arrêtait pas d’éternuer à cause de ses allergies, j’ai eu l’idée de proposer MapPollen. » Le géomaticien passe alors un coup de fil à une amie parisienne et, à eux deux, pendant deux jours, ils détaillent ce que pourrait être une application de cartographie détaillée des espèces responsables d’allergies aux pollens (platanes, cyprès, oliviers…). Impossible dans ce cas de mobiliser les seules données du Muséum, uniquement diffusées selon une maille de 10km de côté bien trop large, ni même la BD Forêt de l’IGN, imprécise sur les espèces. Mais les portails open data de certaines collectivités décrivent les espèces de leurs arbres d’alignement. « L’idée est de permettre à une personne allergique aux platanes par exemple, de sélectionner une chambre d’hôtel suffisamment éloignée pour ne pas sentir de gêne » détaille Bruno Lafage. L’idée séduit et Map Pollen remporte le prix du public lors du hackathon. Du coup, proposition est faite d’intégrer le projet dans le tout nouvel incubateur de la Green Tech Verte, bénéficiant ainsi de moyens financiers et techniques. L’État aurait-il mis la charrue avant les bœufs ? Toujours est-il que rien n’est prévu pour permettre à des fonctionnaires comme Bruno Lafage de dégager du temps pour concrétiser leur idée. Allez, encore un effort pour développer l’innovation dans les services publics !