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Du territoire à la carte

| 16 février 2015 | 0 commentaire

Catégorie: Cartographie, Données, IDG/IDS, INSPIRE, Institutions, Marché, Open Data, Portraits, Secteur public

(© Bernard Suart / MEDDE – MLETR)

(© Bernard Suart / MEDDE – MLETR)

Daniel Bursaux, le nouveau directeur général de l’IGN a pris ses fonctions mi-novembre. Ce haut fonctionnaire est au service de l’aménagement du territoire depuis près de trente-cinq ans. Le service public chevillé au corps, il était encore en train de prendre ses marques au moment où nous l’avons rencontré. Et de découvrir le dessous des cartes !

Finis les ours en peluche au bord de la fenêtre ! C’est entouré des grandes photos aériennes de Strasbourg, Marseille, le Puy-en-Velay… des villes où il a travaillé que Daniel Bursaux se présente. Sobre, calme, le nouveau directeur général de l’IGN est un homme posé. S’il avoue, presque gêné, qu’il apprécie les nouveaux romans policiers nordiques, il préfère nettement être interrogé sur les grandes missions de l’IGN et faire référence à sa culture classique : Balzac, Zola, Gracq, Verdi, Mozart.

Un parcours au service du territoire

Classique également son parcours : École polytechnique avec une dernière année au MIT de Boston, des missions en direction départementale de l’Équipement dans le Doubs et le Bas-Rhin puis en collectivité à la direction des services techniques dans le Bas-Rhin et en Haute-Loire. Il est ensuite conseiller technique au cabinet du ministre délégué à l’aménagement du territoire, puis repart dans l’Est en 1995 en tant que directeur général des services au conseil général du Bas-Rhin puis à la région Alsace avant de rejoindre le cabinet de Dominique Perben. En 2008, il est nommé directeur général de la mer et des transports, puis devient le premier directeur général des infrastructures, des transports et de la mer au ministère de l’Écologie (DGITM). Voilà donc plus de trente ans que l’aménagement du territoire est son quotidien : construire des collèges et des lycées, aménager des routes et organiser les transports… Il a également été aux premières lignes de la réforme ferroviaire et des ports, puis artisan de l’écotaxe… un dossier douloureux qui montre que les bonnes idées ne gagnent pas toujours. S’il a touché à de nombreux sujets, ce fut cartes en mains : « On ne peut pas faire un aménagement urbain, créer une infrastructure ou des réseaux sans cartes. » Aujourd’hui, le voilà confronté à un nouveau défi.

Nouveaux métiers, nouveaux dossiers

« Si j’ai toujours utilisé les cartes, il faut bien avouer que je ne me suis jamais posé beaucoup de questions sur la façon dont elles sont fabriquées. » Ce randonneur qui n’imagine pas marcher sans une carte, découvre une panoplie de métiers insoupçonnés en faisant le tour des services. « Je crois que ce qui m’a le plus surpris, ce sont les Geocube, ces petits capteurs autonomes inventés par le LOEMI. Mais j’ai également été très impressionné par iTowns qui permet de se promener virtuellement dans les égouts de la capitale avec beaucoup de réalisme. » L’homme est mesuré et hésite à faire ressortir une expérience, une équipe, un produit plus qu’un autre. « Ce qui m’a surtout frappé, c’est la haute technicité des agents, leur motivation, l’esprit d’entreprise qui règne. »

À peine arrivé, voilà Daniel Bursaux plongé dans des dossiers tous plus prenants les uns que les autres. Côté urgence, il y a la révision du registre parcellaire graphique (RPG) pour le ministère de l’Agriculture. L’IGN doit également mettre en place les premières chaînes de production pour le Géoportail de l’urbanisme et le référentiel parcellaire cadastral unique (RPCU). Et puis, il y a la base nationale adresses (BAN) qui questionne l’organisation même des missions régaliennes. « Est-ce que nous pouvons nous appuyer sur un système collaboratif pour décrire avec certitude les adresses avec le même niveau de qualité sur tout le territoire ? Je me garderais bien de répondre à cette question. Ce que je sais, c’est qu’un pays comme le nôtre a besoin d’une structure de référence sur laquelle s’appuyer pour avoir une connaissance de son territoire. Mais je ne vois pas l’IGN comme un acteur isolé. Il est entouré de partenaires publics, privés, associatifs. Fort de ce cap, je trouve ces nouveaux sujets passionnants. »

Même s’il sait que l’exercice va être contraint par la baisse des budgets et la pression sur les effectifs, il entend bien poursuivre la voie initiée par Pascal Berteaud vers une plus grande ouverture des données. Mais l’open data butte également sur d’autres problèmes : « Est-il normal que des entreprises qui ne payent pas d’impôts en France fassent des bénéfices avec des données qui ont été financées par les impôts des Français ? » Car c’est bien cette fiscalité défaillante qui complique les modalités de diffusion. « Nous sommes plusieurs directeurs de services ou d’établissements à faire passer le message à nos tutelles. Mais c’est une question qui devra peut-être se régler à l’échelle européenne. »

 

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