FokusMap veut démocratiser la carte touristique
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Quelques mois à peine après sa création, FokusMap rejoint la plateforme d’innovation dédiée au tourisme créée par Paris&Co : le Welcome City Lab. Benoit Baudaux, l’un des deux fondateurs de cette plateforme de cartographie touristique nous explique son positionnement.
Comment est née l’aventure FokusMap ?
Yoann Jaffrain et moi, nous avons travaillé ensemble chez Cisco, puis nous nous sommes croisés dans le quartier (on habite pas loin l’un de l’autre) et nous avons commencé à discuter. Pendant un an, nous avons développé notre idée de carte touristique interactive. Et puis, au printemps, nous avions suffisamment avancé pour nous lancer.
Mais des cartes touristiques, il y en a plein, et on peut utiliser Google Maps, non ?
Google Maps n’est pas adapté au tourisme, même si tout le monde l’utilise. C’est un très bon moteur de recherche, mais l’application ne donne pas une vue d’ensemble des villes, des quartiers à visiter, des points d’intérêt. Je n’y repère pas mon hôtel. En plus, en tant que touriste, j’aimerais préparer un peu mon voyage dans l’avion, ou étudier le quartier où je vais aller alors même que je suis dans le métro… ce sont toutes ces possibilités que nous offrons.
Comment ça fonctionne ?
Nous avons d’abord lancé une application vitrine sur iOS qui présente les quartiers touristiques de Paris, quelques points d’intérêt. Cela nous a permis d’élaborer l’interface utilisateurs et de mettre au point notre propre moteur de rendu, qui s’appuie sur les données OpenStreetMap (OSM). Ensuite, nous avons réalisé une interface de création permettant à des gens sans aucune culture cartographique de créer des cartes en quelques clics. Notre objectif est de permettre à des designers de créer leurs cartes. Aujourd’hui, l’utilisateur choisit le territoire qu’il veut couvrir. S’il n’est pas au catalogue, nous pouvons en faire l’extraction depuis OSM. Ensuite, il sélectionne l’un des quinze styles proposés et il personnalise sa carte en y ajoutant des points d’intérêt. Ils peuvent être issus de filtres sur OSM, saisis à la main, importés en GeoJSON. L’utilisateur peut dessiner des quartiers, faire ressortir des rues. Il ne lui reste plus qu’à publier sa carte sur le Web, sur une application mobile ou à réaliser une impression. Sur mobile, les cartes sont accessibles sans connexion réseau, avec un mode piéton et un calculateur d’itinéraires métro et piéton sur Paris.
Qui sont vos premiers clients et quels marchés visez-vous ?
Nous avons fait une première réalisation pour la Gaîté Lyrique, nous avons également travaillé avec un artiste. Nous visons les offices du tourisme, qui peuvent ainsi produire leurs propres cartes interactives, disponibles dans la langue de leurs visiteurs. L’intérêt est de pouvoir les personnaliser, et surtout de garder une trace des visiteurs qui téléchargent leurs cartes. Nous pensons que notre solution intéressera également des grandes marques qui pourront ainsi se mettre en avant. Un grand hôtel par exemple aurait tout intérêt à offrir ce type de service à ses clients.
Techniquement, comment faites-vous ?
Nous réalisons des extractions régulières depuis OSM. Nous utilisons QGIS pour préparer les styles, pour l’organisation des couches d’information. Nous allons rapidement nous connecter à DataTourisme, la plateforme Open data de l’information touristique. Mais nous sommes également très ouverts pour réaliser des connecteurs spécifiques si besoin, pour récupérer des informations ailleurs, aider nos clients à préparer leurs cartes, ajouter des illustrations, etc. Aujourd’hui, nous passons par le Cloud mais à terme, nous aimerions avoir nos propres serveurs.