HERE embarque les développeurs

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Avec ses bases de données mondiales, ses outils de développement d’applications professionnelles et grand public, HERE a de quoi séduire les développeurs. Pour en faire la preuve, la division française les a conviés à une présentation le 19 mai dernier à Paris. De l’assurance à la réalité augmentée… nombreux sont les secteurs qui peuvent tirer profit de la cartographie HERE.

HERE, c’est un peu le syndrome du second de la classe. Régulièrement bien classée, sa plateforme reste cependant peu connue des développeurs qui misent spontanément sur Google Maps, déjà capable de résoudre bien des problématiques. « Pourtant, les solutions HERE gagnent à être connues » comme l’a rappelé Nicolas Boonaert, consultant mobilité chez KETTO.

Un champion de la route

Héritage de sa longue histoire en tant que Navteq, HERE reste une référence incontournable dans le domaine routier, d’autant plus qu’elle sait gérer le mode déconnecté : les fonctions de navigation de base restent accessibles même lorsqu’aucune connexion Internet n’est disponible. Sa base de données mondiale comprend une extension (PDE) qui inclut une mine d’informations : panneaux de dangers, limitations de vitesse, hauteur des ponts, restrictions de circulation, courbure des virages, pente… Des éléments essentiels pour le calcul d’itinéraire pour vélos, pour poids lourds, mais également pour aborder le marché en pleine explosion de la conduite enrichie. Les assureurs par exemple s’intéressent de très près au « pay as you drive » (PAYD), ou modulation de la prime d’assurance en fonction du temps de conduite. Un type de contrat qui est même devenu quasiment incontournable pour les jeunes conducteurs britanniques, comme l’a rappelé Frédéric Lassara de Ptolemus. Les applications dites d’écoconduite (analyse du comportement du conducteur) ont également besoin de toutes ces informations. Six étudiants de l’école d’ingénieur de Paris-Est (ESIPE) en ont fait la preuve avec un prototype développé en deux mois : après avoir enregistré le parcours (trace GPS) sur le smartphone, l’application envoie les points récoltés au serveur HERE et récupère les tronçons correspondants (fonction de map matching) ainsi que l’ensemble des panneaux, restrictions… Une comparaison entre un parcours respectant l’ensemble des restrictions et le parcours effectif est ensuite réalisée. Le conducteur reçoit alors une synthèse de son comportement. Anecdotique ? Certainement pas. À l’échelle d’une flotte de véhicules professionnels, des économies substantielles sont possibles et c’est un type d’application qui intéresse également les assureurs.

Chaque tronçon peut également être enrichi par l’information trafic, à la fois en temps réel là où cette dernière est disponible, ou sous forme de « pattern », c’est-à-dire de moyenne historique. Ainsi, le calcul d’itinéraire devient bien plus précis. Pour indiquer le meilleur itinéraire pour faire Poitiers/Rouen, les applications basées sur la plateforme HERE savent mixer l’information temps réel pour la première partie du parcours et historique pour sa deuxième partie.

Sortie de route

Mais HERE est depuis longtemps sorti du strict domaine routier. Grâce à ses nombreux accords, l’éditeur dispose par exemple de données sur les horaires des transports en commun dans de nombreuses villes (dont la région parisienne et Lyon), ce qui lui permet de faire du calcul d’itinéraire multimodal.

Avec Livesight, fruit de plusieurs années de recherches menées par Nokia pour ses téléphones, HERE dispose d’une interface de réalité augmentée, capable d’intégrer des données de l’entreprise (ses propres points d’intérêt, enrichis par des éléments multimédias). Avec des lunettes connectées, un technicien peut ainsi être guidé vers un équipement qu’il doit inspecter, comme l’a montré David Cherel d’Eurogiciel en exploitant des lunettes Optinvent.

« Notre meilleur argument de vente, c’est notre application grand public, populaire sous Android et qui a été téléchargée un million de fois en deux mois sur iOS, rappelle Pascal Boyeau, organisateur du séminaire. Elle est gratuite et très complète. » Nicolas Boonaert, quant à lui, vient de lancer un blog dédié aux développeurs : http://blog.ketto.fr/.

Quelques chiffres

·      300 « mobile cars » pour l’acquisition

·      80 000 sources (dont l’IGN, Coyotte…)

·      2,7 millions de changements par jour

·      42 pays couverts en information trafic

·      12 000 « venues maps », représentant 90 000 immeubles

• Le séminaire du 19 mai est une création (organisation-conception) Rouge Vif Events