Les futurs géomètres se mettent à la 3D
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Le paysage des formations techniques en géomatique est en perpétuelle recomposition. Zoom sur la filière « géomètres topographe » avec Jean-François Delarue du lycée Dorian et Christophe Bagieu, du lycée Cantau à Anglet, tous deux très impliqués dans l’évolution des formations.
Si la filière de formation des géomètres commence officiellement en seconde avec un bac pro proposé dans une cinquantaine d’établissements en France, c’est une voie de moins en moins appréciée. « Les élèves ont du mal à trouver du travail, le niveau monte et la demande porte plus sur les BTS, les licences et les titres d’ingénieurs » explique Jean-François Delarue.
Un BTS revisité
Le BTS géomètre a lui-même évolué (son référentiel datait de 1997), pour devenir depuis 2016 le BTS « métiers du géomètre topographe et modélisation numérique » alias MGTMN, dont la première promotion sera sur le marché du travail en juin 2018. « Nous avons introduit une pédagogie de projet et une évaluation par les compétences plus que par les savoirs » détaille l’enseignant. Désormais, la 3D est intégrée en tant que telle, depuis la préparation des missions jusqu’à la production, au contrôle, à la communication. Si les travaux sur le terrain se sont simplifiés, une attention soutenue est portée aux techniques de contrôle et d’analyse. Le BIM fait partie du quotidien de ces nouveaux étudiants, qui bénéficient d’un parc matériel et logiciel important au lycée Dorian. Ceux qui poursuivent en licence Pro « urbanisme, environnement et géomatique » ont également l’occasion de mettre les mains dans le cambouis des SIG. « Environ un tiers des étudiants de BTS atteignent le niveau master en aménagement et urbanisme ou en foncier pour devenir géomètres experts » note encore Jean-François Delarue.
Une nouvelle licence Pro à Anglet
À Anglet, les étudiants ne manquent pas de matériel non plus : douze stations totales, un scanner, deux drones… sont à leur disposition grâce aux entreprises partenaires. Ainsi, tous les élèves en BTS géomètre passent leur permis drone. Dans ce lycée très orienté vers les métiers du bâtiment, une nouvelle licence ouvrira cet automne : GEO3D. Centrée sur la conception et l’exploitation des maquettes numériques des ouvrages du BTP, elle offrira un enseignement très pratique. « 40 % de la formation est consacrée à l’acquisition de nuages de points, 60 % aux traitements, avec une approche réalité virtuelle et augmentée » se félicite Christophe Bagieu.
Un master Pro 4D devrait également ouvrir à la rentrée à l’université de Paris 1, nous apprend l’enseignant, spécialisé sur l’ingénierie de la géomatique en 3D et de l’aménagement durable afin de former des chefs de projets, des coordinateurs BIM… capables de gérer des projets allant du bâtiment à la ville entière.
Ce projet est né d’un groupe de travail où siégeait la ville de Paris, la SNCF, Vinci… Il est également soutenu par de nombreuses entreprises. Car ces dernières ont bien compris que la formation était cruciale pour le développement du BIM et des modélisations 3D techniques. Elles sont d’ailleurs nombreuses à intervenir dans les licences Pro et les BTS et s’appuient sur les établissements d’enseignement pour certifier les compétences de leur personnel. La SNCF vient par exemple de lancer un programme de certification BIM Manager avec l’université technologique de Troyes.