Petites leçons de géogouvernance

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Le concept de géogouvernance, qui lie la gouvernance (en tant que mode de prise de décision) à l’analyse spatiale est assez récent. Promu notamment par un groupe de chercheurs (UMR Espace), il s’est peu à peu précisé, au gré de colloques et de rencontres interdisciplinaires. Il peut désormais être défini comme « un processus pour aboutir à une connaissance partagée du territoire à partir des visions multiples des acteurs (société civile, élus, experts) pour co-construire le territoire de demain, en s’appuyant sur les outils de l’analyse spatiale ». Géogouvernance, utilité sociale de l’analyse spatiale revient sur cette notion mais franchit un pas de plus en rassemblant dans un seul ouvrage différentes expériences qui mettent le concept à l’épreuve du réel. Selon les articles, l’accent est mis sur les outils mobilisés (Quelle information géographique ? Quelles analyses ? Quelles représentations ?) ou sur le rôle des géographes en tant que « passeurs ». Même si la présentation reste un peu ardue (et peu illustrée), la variété des contributeurs et des situations présentées est d’une grande richesse et devrait intéresser toutes celles et ceux qui souhaitent mobiliser l’information géographique dans des processus de concertation et de co-construction. Géographes universitaires, mais aussi élus, journalistes, responsables de bureaux d’études prennent la plume pour présenter des expériences très variées. Ainsi, le lecteur passe de la création d’un écoquartier à Lausanne, à la participation citoyenne à Séville, en faisant des détours par les réactions des agriculteurs à l’éco-vallée de la plaine du Var ou la mise en place d’indicateurs de propreté à Versailles. Dernier point positif de cet ouvrage, il pose un regard qui n’hésite pas à être critique sur les résultats obtenus, toujours fragiles.

L’analyse spatiale : un ascenseur de l’information géographique pour une meilleure compréhension des enjeux territoriaux et une décision partagée (d’après le chapitre introductif de Géogouvernance, utilité sociale de l’analyse spatiale)

• Géogouvernance, utilité sociale de l’analyse spatiale, ouvrage coordonné par Michelle Masson-Vincent et Nathalie Dubus (215 pages). Éditions Quae (49 euros)
• De la gouvernance à la géogouvernance : De nouveaux outils pour une démocratie locale renouvelée par Nathalie Dubus, Cécile Helle et Michelle Masson-Vincent paru dans l’Espace Politique en 2010.