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Pléiades s’installe mais l’automatisation pédale

Catégorie: 3D, Cartographie, Données, Entreprises, Environnement, Imagerie, Institutions, Recherche, Reportages, Satellite/Spatial

Pléiades trouve sa place dans le paysage satellitaire mondial mais ne révolutionne pas la télédétection. Alors que les utilisateurs apprécient cette nouvelle ressource à très haute résolution spatiale, que l’IGN s’engage à fond dans cette nouvelle voie, les travaux de recherche et d’exploration présentés lors des Pléiades Days ne montrent pas d’avancées significatives dans le traitement automatique des données.

Organisés début avril à Toulouse par Airbus Defence & Space (auparavant Astrium Services, auparavant Spot Image…), les Pléiades Days ont permis de clôturer la recette thématique utilisateur du couple de satellites initiés par le CNES. Du coup, ce ne sont pas les grands clients qui ont essentiellement pris la parole mais ceux, laboratoires de recherche et institutionnels, qui ont participé aux programmes amonts de tests.

Une commercialisation bien entamée

Même si Philippe Pham, directeur de la division Geo-Intelligence d’Airbus Defence & Space, se garde bien de donner des chiffres précis, l’imagerie Pléiades semble trouver sa place aux côtés des autres offres satellitaires du groupe (SPOT notamment). Face à une rude concurrence américaine (DigitalGlobe caracolant désormais seul en tête), « nous grignotons des parts de marché, même si l’année 2013 a été difficile, » se félicite-t-il. Les clients apprécient la disponibilité des données, avec une livraison en quelques heures en cas d’urgence (une à deux heures pour une image d’archive). La possibilité d’effectuer de la 3D, de couvrir de larges zones à 50 cm de résolution (produits fusionnés), la revisite régulière, l’agilité… autant d’atouts largement mis en avant. Au centre satellitaire européen (EUSC) par exemple, 800 images Pléiades ont été traitées en un an dans le cadre de la politique de sécurité et défense de l’Union européenne.

Exemple de mise à jour de la BD Topo exploitant une image Pléiades sur le tracé de la LGV est (© IGN)

Exemple de mise à jour de la BD Topo exploitant une image Pléiades sur le tracé de la LGV est (© IGN)

L’IGN s’engage sur Pléiades

Les équipes d’IGN Espace ont participé à la définition même du programme et à son contrôle qualité. Mais les images commencent également à être utilisées pour assurer la mise à jour de certaines couches du RGE, comme ce fut le cas sur une centaine de kilomètres de la ligne à grande vitesse est (BD Topo). Adrien Gressin, dans le cadre de sa thèse au laboratoire MATIS évalue l’utilisation des images satellitaires pour la saisie et la mise à jour de certaines couches de la future BD Occupation du sol.

Pléiades fait également évoluer la BD Ortho. La Lozère et les Hautes-Alpes sont en fait des mosaïques acquises en 2012. « Le résultat est globalement conforme avec les spécifications de la BD Ortho, se réjouit Jean-François Hangouët de l’IGN. Il reste des erreurs de planimétrie dues à l’angle d’incidence lors des prises de vue et aux erreurs induites par le modèle numérique de terrain utilisé pour l’orthorectification. Enfin, l’information au sol est moins exhaustive car il reste quelques nuages. » Après avoir revu les algorithmes de fusion de façon à obtenir une meilleure radiométrie, le paysage est très lisible même si les images semblent plus floues. Plusieurs départements sont programmés pour 2014 tandis que des tests sont en cours pour exploiter des images Pléiades dans le cadre du contrôle de la politique agricole commune (Allier et Puy-de-Dôme).

L’IGN est enfin en charge de la distribution des images Pléiades sur la France aux acteurs institutionnels (recherche, services de l’État, collectivités…). À la suite d’un accord signé avec le CNES, l’Institut recueille les besoins des utilisateurs afin d’optimiser la programmation, assure le géoréférencement et la diffusion des images acquises. Le programme est ambitieux et 40 % de la capacité d’acquisition des satellites a été réservée dans ce cadre. Mais à ce jour, le programme est largement sous-utilisé, preuve qu’il ne suffit pas de casser les prix pour développer les usages !

Car pour l’instant, les principaux usages relèvent de la photo-interprétation et le poids des images freine de nombreux utilisateurs. Les méthodes traditionnelles de traitement automatisé (classifications diverses) peinent à s’adapter à ces images détaillées, même si certains résultats de recherche semblent prometteurs. Du coup, la mise à disposition de produits finis issus d’images Pléiades (consommation d’espace par exemple, extraction automatique de trames vertes et bleues…) n’est pas pour demain !

 

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