Quand les géo-innovations font le pont
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Comment innover dans le domaine de l’information géographique ? Exposants, créateurs d’entreprises et étudiants ont de multiples propositions qui ont toutes un point commun. Elles jettent des ponts entre des systèmes, des acteurs, des domaines…, jusque-là isolés. Car désormais, c’est bien dans les liens qu’elles permettent de tisser que les techniques géomatiques trouvent leur valeur.
« Lors des inondations à Cannes en 2015, Marine a voulu aller chercher sa voiture dans le parking souterrain. Elle n’a pas vu le niveau de l’eau qui montait, elle a failli y rester. »
Rassembler pour alerter
L’anecdote est racontée par Hugo Baltz, étudiant à l’ENSG, venu présenter Safer, un projet primé lors du dernier Hackathon organisé par le ministère en charge de l’environnement sur les risques naturels. En quoi consiste Safer ? Il s’agit de rassembler plusieurs sources de données afin d’informer maires et citoyens en cas d’inondation. Information trafic en temps réel, population présente grâce aux données Orange et de l’INSEE, pics de tension repérés sur le réseau EDF, prévisions météo, annonces vigicrues, etc. Bien sûr, un tel service s’appuie sur des informations cartographiques fournies par l’IGN. Le hackathon a permis à l’équipe composée d’étudiants de l’ENSG, d’Epitech et de l’Edhec de Lille, de construire à la fois un prototype et un plan de commercialisation. Depuis, une association est en cours de montage entre tous ces organismes, publics et privés, pour organiser l’information sur les risques et améliorer les services d’alerte. Mais faudra-t-il disposer d’une nouvelle application pour en bénéficier ? Une autre équipe primée lors du même hackathon propose une réponse originale, qui, là encore, s’attache à jeter des ponts par la géolocalisation. Grâce à Wintdo (abréviation de What I need to do), ce sont les nombreuses applications qui sommeillent dans nos smartphones qui pourront elles-mêmes envoyer une notification d’alerte. Car les applications de réseau social, de presse en ligne, de météo, de média, de communication, de covoiturage, de petites annonces… accèdent généralement à la géolocalisation et pourront ainsi inclure deux lignes de code, qui autoriseront la diffusion d’alertes ciblées.
Enrichir les métiers
L’intelligence géographique crée également des passerelles entre les domaines d’expertise, sans perturber les métiers de chacun. Ainsi, Business Geografic s’attache à donner une dimension géographique aux solutions décisionnelles, en exploitant les dimensions spatio-temporelles des données. Scodify, en cours de lancement par Springeo, aide les gestionnaires de réseaux à convertir les plans qu’ils récupèrent de leurs partenaires (géomètres, professionnels de la construction…) en bases de données géographiques sans avoir à constituer de modèles complexes. Les diamètres et autres descriptifs présentés sous forme d’étiquettes sont automatiquement transformés en attributs, les polylignes sont fermées et reliées par des nœuds pour former des graphes topologiques, etc. le tout sans écrire une ligne de code par le biais d’une simple interface Web. Quant à Lina, présenté par Lahouari Khadouri, fondateur de LKSpatialist, il rassemble l’ensemble des données disponibles en open data pour aider les professionnels de l’immobilier et de l’aménagement foncier, mais aussi bientôt, les simples particuliers, à comprendre tout l’environnement réglementaire et géographique des parcelles.