SIG 2019 : l’IA se fond dans le décor de l’information géographique
Catégorie: Cartographie, Entreprises, Logiciels, Marché, Reportages, Satellite/Spatial, Sécurité/défense, WebMapping
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« Buzzword » ou révolution ? Les algorithmes exploitant les concepts de l’intelligence artificielle (machine learning, deep learning, arbres de décisions, algorithmes neuronaux…) sont de plus en plus présents dans les outils SIG d’information géographique, même s’ils ne s’affichent plus forcément en grosses lettres. Quelques exemples glanés lors de SIG 2019, la conférence francophone des utilisateurs esri.
On a finalement peu parlé d’intelligence artificielle lors de SIG 2019, mais celle-ci est de plus en plus présente dans les solutions esri, grâce notamment à l’intégration de Python et de librairies de deep learning. En séance plénière, Sébastien Szollosi a ainsi montré comment détecter automatiquement des fissures sur des routes à partir de simples vidéos prises depuis le toit d’une camionnette. Bien sûr, ce type de traitement nécessite un peu de développement (exploitation des librairies d’ArcGIS, intégration des flux dans ArcGIS Notebook Server, récupération dans Operations Dashboard sous forme de tronçons colorés…), mais il ouvre la voie à des solutions plus « packagées » sur des usages ciblés.
Parmi les partenaires
Chez WiseBIM, accueilli sur le village des start-ups, l’intelligence artificielle sert à convertir les plans d’architectes en maquettes 3D, exploitables en BIM. Il suffit de charger ses plans (AutoCAD ou autre), étage par étage, de préciser une dizaine de paramètres (hauteurs des portes, épaisseur des murs…) et un enchainement d’algorithmes se charge de retourner une maquette numérique en IFC. La jeune entreprise créée il y a un peu plus de deux ans propose sa solution en mode SaaS mais effectue également des prestations de service complètes.
Dans l’analyse d’images, principalement spatiales, l’IA devient monnaie courante. Plusieurs jeunes entreprises en font leur fonds de commerce comme Earth Cube, qui a quitté la rangée des startups pour s’afficher sur un « vrai » stand. Avec près de 40 salariés et « 20 personnes qui font de l’IA » comme se plait à le rappeler Thomas Sitbon, responsable SIG chez Earth Cube, l’entreprise propose désormais plusieurs solutions de détection et de classification d’objet pour les domaines militaires et civils. Bâtiments détruits lors d’une catastrophe majeure, avions, navires, véhicules, routes… grâce à des plug-in pour ArcGIS Pro et ArcGIS Online, les résultats des analyses sont directement exploitables dans un SIG.
Mais l’IA n’est pas l’apanage des jeunes pousses. Dans le domaine de l’imagerie, les opérateurs de satellite s’y sont mis, comme Airbus qui présentait son service Starling, comme Planet qui propose des couches mensuelles du bâti et des routes sur l’ensemble du globe, ou encore comme Maxar (ex DigitalGlobe) qui propose une plateforme dédiée GBDX (Geospatial Big Data Platform). Même les partenaires plus classiques d’Esri s’y sont mis : Magellium pour la détection de bâti et l’occupation du sol (sans parler des activités Défense), Capgemini pour le suivi des jeunes conifères dans les forêts écossaises, GeoFit avec son offre Adèle. Et nous n’avons pas eu le temps de voir tout le monde.
Ainsi, des producteurs de données aux éditeurs de logiciels, en passant par les sociétés de services et autres fournisseurs d’applications, tous semblent aujourd’hui prêts à intégrer au moins quelques briques d’intelligence artificielle dans leur offre. Reste maintenant à trouver des utilisateurs chez les géomaticiennes et géomaticiens, partagés entre l’attrait pour ces nouvelles solutions et la crainte de ne pas obtenir des résultats à la hauteur de leurs espérances.