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Valeur du partage, partage de la valeur

| 14 janvier 2014 | 0 commentaire

Catégorie: Données, Entreprises, IDG/IDS, INSPIRE, Institutions, Open Data, Reportages, Secteur public, Utilisateurs

« L’information géographique, une valeur à partager », tel est le thème qu’avait retenu la PPIGE pour sa journée régionale de la géomatique en Nord – Pas-de-Calais mi-décembre 2013. Si l’importance du partage est désormais acquise, aborder la notion de valeur apparaît plus complexe. C’est pourtant un sujet essentiel à l’heure où les IDG régionales préparent leurs prochains contrats de projets État-région.

Tout ce qui est rare est cher, soit. Mais aujourd’hui, l’information géographique est foisonnante et on en trouve gratuitement sur Internet. Fin du problème et de l’article ? Malheureusement non, car l’information géographique a un coût, qu’il est important d’évaluer finement car il devient de plus en plus difficile de le financer en se contentant de vendre des licences, un système qui a montré ses limites en termes de développement de l’usage. Comment défendre sa participation à un tour de table pour une nouvelle orthophotographie à haute résolution quand n’importe qui peut se promener en 3D sur un globe virtuel ? Bruno Iratchet, consultant chez Realia, chargé d’introduire le sujet, n’a pas manqué de remarquer la rareté des études sur la valeur de l’information géographique. L’une des plus avancées avait été menée par la communauté urbaine de Strasbourg au début des années 2000. Malgré un investissement important (estimé à 30 millions d’euros sur trente ans, avec un SIG basé sur des données à très grande échelle), des économies ont pu être chiffrées (1,4 million d’euros par an pour la communauté urbaine et ses partenaires) qui ont amené à considérer le service comme bénéficiaire (il vendait également ses bases de données).

Quelques études exemplaires

L’efficacité économique des dispositifs partenariaux a également besoin de trouver ses instruments de mesure. Il est certes simple de multiplier le nombre de téléchargements par le coût des licences individuelles et de le comparer aux achats groupés, mais les résultats obtenus sont grossiers (le rapport serait quasiment de 1 à 20 pour la PPIGE) et ne tiennent pas compte de l’usage réel. Un exemple très intéressant a été présenté par Morten Lind, en charge d’un vaste projet de plateforme mutualisée des adresses aux Pays-Bas. L’exercice est complexe car il s’agit d’évaluer les bénéfices d’une information mise gratuitement à la disposition de toutes sortes d’acteurs privés et publics, pour toutes sortes de prestations. Une première étude, menée sur la période 2005 à 2009, a montré un bénéfice économique de 63 millions d’euros environ après une enquête menée auprès des distributeurs de premier niveau. Depuis 2010, le programme est entré dans une nouvelle phase de modernisation, qui doit aboutir à un service universel d’adresses (avec identifiants géographiques). Son bénéfice annuel est estimé à 30 millions d’euros.

Que prendre en compte pour analyser l’impact de l’ouverture des données sur la société ? Ce schéma, publié dans un rapport de l’agence spatiale européenne sur GMES et repris dans le rapport Trojette (page 52) propose une vision d’ensemble qui montre comment ces bénéfices évoluent dans le temps

Que prendre en compte pour analyser l’impact de l’ouverture des données sur la société ? Ce schéma, publié dans un rapport de l’agence spatiale européenne sur GMES et repris dans le rapport Trojette (page 52) propose une vision d’ensemble qui montre comment ces bénéfices évoluent dans le temps

Bénéfices de l’open data

Certains pays ont tenté de mettre en chiffres l’impact économique de l’ouverture des données publiques, comme l’a rappelé Mohammed Trojette, magistrat à la Cour des comptes. Une étude finlandaise assure que sa politique d’open data dans le domaine de l’information géographique a permis une croissance supplémentaire de 15 % du secteur. L’Allemagne évalue cette croissance à 50 % du chiffre d’affaires du secteur de 2000 à 2007. Le Royaume-Uni estime pour sa part que l’impact de l’ouverture des données publiques (toutes données confondues) serait de 7,9 milliards d’euros pour 2010 et 2011, dont 2,1 de bénéfices économiques directs pour les entreprises et les consommateurs auxquels il faut ajouter 5,8 milliards de bénéfices sociaux.

Ces chiffres sont encourageants et militent pour une plus grande ouverture des données publiques, mais ils demandent à être détaillés afin de permettre à toutes sortes d’acteurs, petits et grands, de bénéficier d’une méthodologie d’évaluation de leurs actions. Ce ne sont plus seulement les données qu’il faut partager, mais aussi les méthodes qui permettent d’évaluer leur impact sur la société.

 

En savoir +

  • PPIGE : Plate-forme publique de l’information géographique en Nord – Pas-de-Calais
  • GMES : Global Monitoring for environment and security, aujourd’hui appelé Copernicus est un programme européen visant à développer des services exploitant l’information géographique (notamment satellitaire) dans les problématiques environnementales.
  • Pour accéder directement aux présentations de la journée, suivez ce lien

 

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