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Métadonnées, un sujet toujours douloureux

| 15 janvier 2015 | 0 commentaire

Catégorie: Données, IDG/IDS, Institutions, Open Data, Reportages, Services, Standards, Utilisateurs

Malgré la reconnaissance de la directive INSPIRE et l’apparition d’outils de plus en plus ergonomiques, il est toujours difficile de constituer, gérer en entretenir des catalogues de métadonnées. Pourquoi ? Quelques animateurs d’IDG ont échangé leurs idées lors de la journée INSPIRE organisée par le CNIG en novembre dernier.

Les efforts, ça paye, en matière de catalogage comme ailleurs ! Selon le dernier bilan de la directive INSPIRE en France, le nombre de métadonnées a été multiplié par douze depuis 2010 et 81 % d’entre elles sont désormais conformes aux exigences de la directive INSPIRE (soit quatre fois plus qu’en 2010). L’effort de catalogage est bien réel et tout le monde s’en félicite. Tout est-il réglé pour autant ? Non, car de nombreuses données échappent encore aux radars des rapporteurs français et entretenir les catalogues de métadonnées reste problématique.

Les IDG, relais d’INSPIRE mais au service de leurs adhérents

« Je pense que l’open data va se développer dans les cinq à dix prochaines années, commente Ulla Kronborg Mazzoli, en charge de la directive INSPIRE au Danemark. La commission européenne et les réutilisateurs nous y poussent fortement. »

« Je pense que l’open data va se développer dans les cinq à dix prochaines années, commente Ulla Kronborg Mazzoli, en charge de la directive INSPIRE au Danemark. La commission européenne et les réutilisateurs nous y poussent fortement. »

Les infrastructures de données géographiques (IDG), notamment régionales, sont depuis longtemps les pierres angulaires de la mise en œuvre d’INSPIRE. Elles disposent de plateformes techniques qui exposent catalogues de métadonnées, services de visualisation et de téléchargement, qui sont au cœur de la directive. Si les IDG ont bien volontiers accepté cette casquette qui a permis d’asseoir leur action, leur rôle ne s’arrête pas là et elles doivent aussi répondre aux attentes de leurs financeurs et de leurs ayants droit. « Notre mission est de fournir une cartographie opérationnelle, des données structurées, fiables et régulièrement mises à jour, souligne Pierre Macé, directeur de PIGMA, l’IDG d’Aquitaine. Vingt minutes pour remplir une fiche de métadonnées en respectant les exigences de la directive, c’est trop pour nos besoins. Les métadonnées permettent avant tout d’assurer la traçabilité des investissements et la valorisation des travaux réalisés en région. » Du coup, les producteurs de données sont invités à remplir des mini-fiches très simples qui pourront être enrichies dans un deuxième temps. De plus, ces dernières concernent également les cartes (PDF) et les études, qu’il est important de valoriser. « Nous sommes aussi confrontés au principe même de subsidiarité » ajoute Sylvain Maffren du CRIGE PACA. Certaines collectivités de sa région ont leurs propres projets de catalogues, qu’il faut respecter.

Animer, oui mais comment ?

Au CRAIG en Auvergne, « la plupart des cinq cents membres sont des petites collectivités, qui n’ont pas de données entrant dans le cadre de la directive et qui savent à peine ce qu’est un SIG, » rappelle Pauline Gaubert, chargée de mission INSPIRE et open data. Depuis deux ans, le CRAIG organise des « métadonnées parties » où les ayants droit saisissent leurs premiers jeux de métadonnées. Mais les participants se plaignent toujours de la complexité du catalogage et de son aspect chronophage. Et comme ils ne trouvent pas tous le temps de cataloguer leurs données en dehors des métadonnées parties, ils doivent tout réapprendre l’année suivante. Pourtant, « sans ces séances collectives, il y aurait moins de métadonnées aujourd’hui » se félicite Pauline Gaubert, qui comptabilise 320 jeux de données dans son catalogue régional, soit une augmentation de 160 % par rapport à janvier 2013.

Le CRIGE PACA est également un adepte des journées d’information sur INSPIRE. Les participants sont intéressés mais peu saisissent des métadonnées par la suite. Quant à fournir un accompagnement personnalisé à quelques organismes ciblés, pour les aider à saisir leurs métadonnées, ça marche mais ne peut rester qu’exceptionnel par manque de moyens adaptés. Du coup, l’IDG du Sud-Est teste une nouvelle approche : intégrer automatiquement les données et métadonnées des acteurs locaux disposant déjà de catalogues conséquents. L’approche devrait permettre de faire rapidement grossir le catalogue régional « en supprimant les freins à la saisie initiale », analyse Sylvain Maffren.

Mais les IDG ne visent pas que les métadonnées, qui ne sont qu’un moyen pour pointer vers les ressources qui intéressent les acteurs publics et privés : les données. Si le réflexe de la métadonnée partagée peine à s’installer, c’est aussi peut-être parce qu’il est trop décorrélé du partage des données, qui peut s’avérer être un puissant levier. Pour preuve, le succès de l’open data. Mais là encore, les philosophies ne sont pas toujours les mêmes. Peut-on faire de l’open data en obligeant les utilisateurs et réutilisateurs à s’identifier via un nom d’utilisateur et un mot de passe ? Non, répondent les tenants d’une ouverture totale. Mais les financeurs et contributeurs des IDG, eux, exigent de savoir qui utilise leurs données. Espérons que le développement des flux de visualisation et des services en ligne permettra de résoudre cette autre contradiction.

 

  • Pour retrouver les présentations de la journée d’information sur INSPIRE organisée par le CNIG le 18 novembre dernier, suivez ce lien 
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