Comment aborder les nouvelles formes économiques ?
Catégorie: Cartographie, Données, Entreprises, Grand public, Reportages, WebMapping
L’APUR, agence parisienne d’urbanisme, vient de publier une étude baptisée Nouveaux regards sur l’économie à Paris. Pas facile de cerner ces nouvelles formes (circulaires, collaboratives, sociales, solidaires) et la façon dont elles font territoire. Renauld Paque, directeur du développement de l’APUR, nous explique comment la démarche a été menée.
Pourquoi vous intéressez-vous aux nouvelles formes de l’économie ?
Le sujet intéresse aujourd’hui toutes les agences d’urbanisme et faisait partie de notre programme de travail. De plus, Anne Hidalgo, en tant que maire de Paris, souhaite faire de Paris la capitale de l’économie circulaire et elle est très engagée dans la prochaine conférence sur le climat (COP21). Il fallait donc défricher le terrain, comprendre les principes à l’œuvre, définir un périmètre d’étude.
L’étude associe trois phénomènes, plus ou moins émergents : l’économie circulaire, l’économie sociale et solidaire et l’économie collaborative. Mais ces trois formes ne sont pas étanches.
Vous avez raison et elles ne sont pas évidentes à circonscrire, nous en avons bien conscience. C’est pourquoi l’étude insiste sur les définitions choisies, et donne de nombreux exemples qui sont la plupart du temps à la croisée des formes.
Il n’existe pas vraiment de données sur ces nouvelles formes d’économie et une partie des activités passe avant tout par Internet. Quelles données avez-vous collectées et comment ?
La plupart des services s’appuient sur le numérique pour mettre les gens en relation : c’est souvent le cas des AMAP, des espaces de co-working, etc. Mais ces formes économiques produisent de nouveaux types de services pour les usagers de la ville, qui ont un ancrage territorial important. Ils ont besoin de lieux pour exister, pour permettre aux usagers de se retrouver, d’échanger. Nous avons donc recherché les traces de ces activités sur la ville, en exploitant au mieux les bases qui existent mais surtout par enquête et entretiens avec des structures relais. Notre étude n’a donc rien d’exhaustif. De plus, nous sommes dans un domaine très vivant et mouvant. Nous nous sommes contentés de répertorier les activités selon quelques thématiques sous forme de cartographie très simple, que nous avons également déclinée de façon interactive avec Leaflet.
Et que disent ces cartes ?
Nous avons voulu montrer le maillage à l’œuvre, encore très embryonnaire sur certaines thématiques mais plus abouti pour d’autres. À l’échelle du territoire francilien, on voit une certaine forme de rééquilibrage avec une majorité nette de lieux dans l’Est parisien.
Comment faire vivre ce type de base de données ?
Ces nouvelles formes économiques ne sont pas totalement quantifiables et ce n’est pas un organisme comme l’INSEE qui peut en rendre compte. Nous considérons notre initiative comme une première étape. Il faudrait trouver une structure pour la faire vivre et offrir aux porteurs de projets un espace où exposer leurs projets. Il y a déjà des initiatives dans ce sens, mais elles sont peu coordonnées. Pourtant ces initiatives, qui émanent d’individus ou de petits groupes, ressentent le besoin d’être en réseau, mais certainement pas sous forme de fédération hiérarchisée à l’ancienne.
L’économie circulaire considère le déchet comme une ressource et recherche un fonctionnement en boucle du modèle économique (circuits courts). Exemple à Paris : La Ruche qui dit Oui |
L’économie sociale et solidaire se présente comme une alternative au système économique et financier en crise. Elle inclut traditionnellement les coopératives, mutuelles, associations et fondations. Exemple parisien : La Louve |
L’économie collaborative prône le passage de la propriété à l’usage des biens et des services. Elle englobe de nombreuses formes de partage, qui peuvent donner naissance à des entreprises (Blablacar, RB&B…). Exemple parisien : Carton Plein. |
- L’étude de l’APUR sous ce lien