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Esprit MOOCqueur

| 7 juin 2013 | 0 commentaire

Catégorie: Formation, Institutions, Logiciels, Premium, Recherche, Reportages

Avec le développement des MOOC, les étudiants achètent des marques et se forment auprès des établissements les plus prestigieux. La concurrence devient mondiale. Demain en géomatique également ?

Avec le développement des MOOC, les étudiants achètent des marques et se forment auprès des établissements les plus prestigieux. La concurrence devient mondiale. Demain en géomatique également ?

La formation à distance devient un enjeu de société majeur. À tel point que le gouvernement l’a directement inscrit dans son programme avec l’initiative « France Université Numérique », bien décidée à tenir son rang à l’heure où les MOOC américains affichent plusieurs millions de participants. Qu’en est-il dans le domaine de la géomatique ? Les expériences se multiplient et permettent de tirer les premières leçons.

« L’avenir de la formation sera numérique ou ne sera pas » prédit Pascal Barbier, responsable de l’enseignement à distance de l’ENSG, qui a réuni pour la troisième fois les acteurs du domaine lors des dernières journées Geom@TICE en avril.

Une réalité bien concrète en géomatique

À l’IGN, 170 formations ont été attribuées en 2013 en e-learning, dont la moitié en géomatique. Plus de mille personnes ont découvert ou approfondi leurs connaissances sur QGIS aux ministères de l’Agriculture (MAAF) et de l’Écologie (MEDDE) sans quitter leur bureau. Le master IASIG proposé par l’ENSG en partenariat avec l’université de Douala, ouvert en 2009, a accueilli cette année 24 étudiants venus de 14 pays francophones africains, avec seulement un mois de cours présentiels et cinq mois d’enseignement à distance. À Saint-Étienne, voilà trois ans que les étudiants du master SIG suivent le cours sur le GeoWeb collaboratif à distance. Et les projets se multiplient, comme en hydrologie ou sur la conception intégrée de bâtiments, grâce aux partenariats qui se mettent en place. En utilisant des plateformes techniques adaptées (telles que Scenari), chaque partenaire peut apporter ses ressources (vidéos, textes, supports de présentation, mais également exercices pratiques et autres), compléter celles des autres et en extraire les supports dont il a besoin pour son public. C’est ce qui a été fait sur QGIS par le MEDDE, le MAAF, EDUTER et l’ENSG.

De nombreux avantages

Côté formation continue, l’enjeu est avant tout financier. Avec quelque 3 000 personnes à former sur QGIS d’ici 2015, le MEDDE va ainsi réaliser de sérieuses économies en évitant d’importants frais de déplacements. Les participants apprécient de ne pas lâcher complètement leur bureau, les organisateurs s’aperçoivent qu’ils peuvent toucher un plus large public (notamment les cadres), chacun avance à son rythme… Dans le domaine de la formation initiale, un master tel que celui mis en place à Douala ou celui qui va ouvrir à Casablanca permettent de recruter plus d’étudiants et d’assurer ainsi la viabilité de l’offre. Apprendre le GeoWeb collaboratif en e-learning oblige les étudiants à se frotter à la réalité d’un domaine en pleine évolution.

Désormais, Pascal Barbier n’a plus les mains vides quand il essaye de convaincre les acteurs de mettre des projets en route. Dans le cadre du Grand emprunt, des projets sur la formation innovante sont financés comme uTOP, dont l’un des trois sous-projets concerne la géomatique. L’enveloppe annoncée est de plusieurs centaines de milliers d’euros chaque année. Mais recruter des partenaires n’est pas toujours facile, car le sujet reste mal identifié dans bon nombre d’établissements. À vos idées…

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MOOC, kézako ?
Les premiers MOOC ont été lancés par les plus grandes universités américaines. edX par Harvard et le MIT, Coursera par Stanford, Princeton et une trentaine d’autres. Le principe est simple : les étudiants peuvent s’inscrire gratuitement et suivre en ligne des cours magistraux proposés par les plus grands noms du moment, sur toutes sortes de sujets. Des exercices pratiques et des QCM permettent de valider les connaissances acquises et au final d’acquérir un diplôme, généralement payant. Avec près de 400 cours et un réseau de 70 universités dans le monde entier, Coursera, société privée financée par des investisseurs en capital risque, domine le marché. Côté français, quelques initiatives sont en cours de lancement (notamment en gestion de projet à l’École centrale de Lille), mais l’École polytechnique a pour sa part choisi d’intégrer ses premiers cours sur Coursera. L’enjeu est de taille car les participants sont sous surveillance. Les plus doués sont rapidement contactés pour bénéficier d’une bourse pour poursuivre leurs études, ou se voient proposer un job intéressant. En annonçant que les universités ont cinq ans pour mettre 20 % de leurs cours en ligne, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche espère aussi éviter la fuite des cerveaux !
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