Gamification et rémunération seraient-ils l’avenir de la cartographie contributive ?

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Mapillary vient de lancer une place de marché pour l’acquisition d’images immersives ainsi que la vérification des résultats de ses algorithmes de détection automatique. Désormais, vous pouvez commander des images sur votre territoire, mais il faudra payer !

Installez l’application Mapillary sur votre smartphone, accrochez ce dernier sur votre tableau de bord, laissez-vous guider, parcourez les rues et les routes proposées et… gagnez de l’argent. Ici, pas de client ni de repas à transporter, pas de pression sur les horaires, vous travaillez à votre rythme et vous êtes payé à l’heure, quelles que soient les conditions de circulation. Il vous suffit d’avoir le permis de conduire, d’être propriétaire de votre véhicule dûment assuré, d’avoir un casier judiciaire vierge et d’avoir passé un « petit test ».

Payez vos contributeurs

Côté commanditaire, l’affaire est à peine plus complexe. Vous avez besoin de photographies immersives sur un secteur particulier ? Vous en avez marre d’attendre le prochain passage des Google cars, HERE cars et autres véhicules dédiés ? Vos équipes ne sont pas disponibles ? Il vous suffit de disposer d’un compte pour inscrire votre demande sur la place de marché. L’étendue de votre projet va en déterminer le prix, discuté avec les équipes de Mapillary (aucun prix n’est indiqué sur le site Web, on ne vous en dira donc pas plus). Une fois que vous avez réglé votre facture, des outils en ligne permettent de découper le projet en carreaux et de suivre les interventions des contributeurs, qui seront rémunérés chaque semaine par Mapillary. Les données acquises par les contributeurs sont ensuite traitées par Mapillary qui les floute et exploite ses algorithmes de détection pour en extraire des données cartographiques (signalisation, points d’intérêts, tags divers…).

Modèle économique du futur ?

Décidément, commerce et « géographie volontaire » ne sont plus vécus comme incompatibles et Mapillary joue sur la complémentarité entre les deux activités depuis sa création (tout comme l’a fait Mapbox). D’ailleurs les missions de vérification (validation des tags générés automatiquement) restent gratuites et ne permettent que de gagner des bonus via une interface ludique. Mais l’entreprise franchit un pas que personne n’a encore osé franchir dans la sphère cartographique : la rémunération directe des contributeurs. Il est intéressant de noter que la présentation insiste sur les différences avec les services de chauffeurs comme Uber (tarifs, horaires, obligations légales…), ce qui tendrait à prouver que l’offre vise avant tout à les recruter (pourquoi pas entre deux courses ?), plus que les contributeurs historiques, qui risquent, eux, de ne pas y retrouver leurs valeurs. Désormais, les collectivités et autres acteurs publics ou privés ont une plateforme pour rémunérer les contributeurs à l’open data géographique sous forme d’images géolocalisées. Une idée pour nos institutions nationales ?