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L’open source, une valeur sûre

| 15 décembre 2015 | 0 commentaire

Catégorie: Cartographie, Entreprises, Environnement, Logiciels, Marché, Mobilité, Open Data, Reportages, Secteur public, WebMapping

La première édition du Paris Open Source Summit, qui s’est tenu les 19 et 20 novembre derniers, ressemblait plus au Mobile World Congress qu’à FOSS4G. Ici, le numérique open source n’est pas affaire de barbus, de pizzas et de bières. C’est une réserve d’entreprises qui ont bien l’intention de faire entendre leur voix dans l’économie d’aujourd’hui et de demain.

Plus de quatre milliards d’euros en 2015, six en 2020. Tel est le poids du marché français de l’open source d’après la dernière étude de Pierre Audoin Conseil. Environ 50 000 emplois, principalement dans des PME et TPE qui embauchent, un taux de croissance annuel dépassant les 9 %, quatre fois supérieur à celui des technologies de l’information en général… « Le numérique ouvert est une chance pour la France » comme se plaît à le rappeler Véronique Torner, co-fondatrice d’Alter Way et présidente du comité de programme de Paris Open Source Summit, né de la fusion de solutions Linux et de l’Open World Forum.

Une réserve d’entreprises

Quelques entreprises françaises arrivent même à tirer leur épingle du jeu dans le marché mondial comme SensioLabs, à l’origine du framework Symfony, ou Docker, une plateforme ouverte qui facilite le portage et le partage d’applications. Leur secret ? Une offre technique innovante, une approche internationale dès le début et une communauté bien établie. « En 2005, beaucoup de gens mettaient des projets open source sur le marché. À l’époque, on avait d’ailleurs peu d’outils pour se faire connaître. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, Github, etc., on dispose de tous les outils nécessaires, mais la barrière à l’entrée est beaucoup plus élevée » analyse Fabien Pottencier, créateur de Symfony. Les entreprises de l’open source savent désormais trouver leur équilibre entre investissements dans la communauté et développement d’une offre commerciale basée sur la prestation de services et les abonnements en mode SaaS. Côté géomatique, OpenDataSoft et Oslandia, qui avaient tous deux pris un stand, sont la preuve que ce modèle fonctionne. Espérons que la toute jeune Ekylibre, qui porte une solution de gestion des entreprises agricoles pourra bientôt les rejoindre. Mais les PME et start-up ne sont pas les seules sur l’open source et certaines grandes entreprises ont depuis longtemps compris tout l’intérêt d’une stratégie plus « open ». Ainsi, Kisio Digital, filiale de Keolis (elle-même filiale de la SNCF) se présente en spécialiste de la « responsive locomotion ». L’entreprise a choisi de publier Nativia, son logiciel phare, en open source il y a deux ans. « Nous n’avons pas vu de baisse de chiffre d’affaires, explique Bertrand Billoud, responsable marketing et communication. Au contraire, cela a facilité la sortie d’une API, à la source de différentes applications. Et certaines des contributions externes nous ont bien aidés à faire évoluer le produit. »

Après plusieurs années de développement en interne, Kisio Digital a choisi de publier son application Nativia en open source. Un changement d’approche qui n’a pas entravé les développements commerciaux, bien au contraire. (L’API Nativia est ici exploitée par le STIF pour son application Vianavigo)

Après plusieurs années de développement en interne, Kisio Digital a choisi de publier son application Nativia en open source. Un changement d’approche qui n’a pas entravé les développements commerciaux, bien au contraire. (L’API Nativia est ici exploitée par le STIF pour son application Vianavigo)

Open et smart à la fois

Désormais l’open source concerne tous les domaines de l’économie et de l’informatique. Si les plus grands succès sont liés aux couches d’infrastructures (Linux en tête, mais citons également Apache et ses centaines de millions de serveurs), les applications plus orientées métiers sont maintenant possibles, comme le montrent les succès autour de l’information géographique, qui étaient présentés par OSGEO. Pour faciliter le développement de solutions ouvertes dans des problématiques comme celles de la ville intelligente, les initiatives se multiplient. Le Numa vient par exemple de démarrer l’expérimentation Data City, qui devrait permettre d’identifier des problématiques pertinentes ciblées et de soutenir des porteurs de projets via des interventions rapides. De son côté, l’ADEME a lancé La fabrique des mobilités, qui aide les entrepreneurs à développer leurs solutions et leur modèle d’affaires tout en participant à l’enrichissement de ressources communes et partagées (données ouvertes, véhicule open source, plateformes de développement…). Autant d’approches à suivre qui montrent que partage et développement commercial ne sont pas forcément incompatibles.

 

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