OSM, véritable vainqueur de Dataconnexions
Catégorie: 3D, Cartographie, Données, Environnement, Grand public, Institutions, Matériel/GPS, Open Data, Reportages, WebMapping
Sur les vingt candidats au concours Dataconnexions admis en finale, treize ont présenté des réutilisations de données ouvertes s’appuyant sur de la cartographie. OpenStreetMap (OSM) remporte ainsi la palme de la base de données la plus réutilisée. Revue en images de quelques réalisations.
Ce 5 février 2015, sur les 63 candidats initiaux, ils étaient vingt admis à « pitcher » pendant cinq minutes, devant un auditoire limité au cercle proche des amis et collègues. Mais tous n’étaient pas des geeks, loin de là ! Pour sa cinquième édition, le concours Dataconnexions, organisé par Etalab, qui récompense les meilleures réutilisations des données publiques ouvertes avait limité l’effet « app » en ouvrant des catégories comme data journalisme et data admin.
Un peu de tout et beaucoup de carto
Dépenses de la caisse d’assurance maladie, notices sur les médicaments, articles du code du travail et autres textes réglementaires issus de Legifrance, prix des matières premières déclarés aux services des douanes, données sociodémographiques et économiques de l’INSEE, flux financiers récoltés par les agences de développement, annuaires des services de proximité et informations touristiques mis en ligne par différentes régions, niveau d’accessibilité de certains équipements publiés par des collectivités locales, résultats des élections à la commune, montants des projets financés par la COFACE, images mises en ligne par le ministère de la Culture… les réutilisateurs sont allés piocher un peu partout pour monter leurs projets ou enrichir leurs applications. La plupart de ces données ont une composante géographique qu’il peut être intéressant d’utiliser, soit pour guider (vers la pharmacie la plus proche), soit pour donner à voir les ressources (c’est parce qu’elles sont géolocalisées que les images de la guerre donnent une bonne idée de la vie des populations), soit pour les analyser et détecter les inégalités d’accès aux soins par exemple. C’est pourquoi, même si peu de réutilisations présentées en finale de Dataconnexions étaient centrées sur la carte, nombreuses étaient celles qui y faisaient appel. Ainsi, une application comme GRF+ qui permet d’accéder aux derniers articles du code du travail en pointant son smartphone sur une page de l’ouvrage tel que publié par la revue Fiduciaire, pourrait s’enrichir d’une fonction cartographique dans la mesure où certains taux de cotisations varient selon les régions.
Quelques applications carto-centriques
OSM reste la base la plus simple à utiliser pour des applications mobiles ou Web qui géolocalisent différents types de données comme Troubadour Story, GlobalBiker, SharePA ou Mémoires de France.
Il n’en reste pas moins que plusieurs finalistes mettent la cartographie au cœur de leurs projets. Corto édité par Spallian se présente « comme un outil d’intelligence territoriale et s’appuie sur l’analyse cartographique de l’open data », ainsi que l’explique Renaud Pouvreur. Ici, les données ouvertes ne sont que l’un des nombreux carburants qui alimentent des applications allant de la cartographie de la délinquance à la gestion électorale. Des élections, il en fut aussi question avec 50+1, dont nous avons déjà parlé dans nos colonnes à l’occasion des dernières élections municipales. Vincent Pons a tenu à enfoncer le clou de l’open data : « Ce que nous faisons était impossible il y a cinq ans, quand les données n’étaient pas ouvertes. » De son côté, City, un projet présenté par ANTS, offre un environnement de navigation Web dans les données 3D libérées par la métropole bordelaise (attention, ça ne fonctionne actuellement que sous Chrome).
De l’utilisation à la contribution
À Brocas, charmante bourgade nichée au cœur des Landes, on ne se contente pas d’utiliser OSM pour localiser des projets, des relevés botaniques ou son patrimoine. Non, on « accueille aussi des hordes de geeks pour un événement open data des champs » comme aime à le raconter Jean-Christophe Elineau, conseiller municipal de la commune, mais en rien néophyte en matière d’informatique ou d’open data. Du coup, la commune contribue activement au projet OSM et publie une bonne partie des données qu’elle produit en open data. À une toute autre échelle, c’est la même démarche qu’a menée Maxime Le Moine au Père Lachaise. Pour créer son application de découverte des tombes du cimetière parisien, il a associé le plan déjà disponible dans OSM à des descriptions sous Wikipedia. Mais l’envie d’aller plus loin l’a amené à organiser des cartoparties pour enrichir la base initiale de quelque deux cents tombes et de nombreuses photos et descriptions.
« Une donnée n’a de la valeur que lorsqu’elle est réutilisée » a tenu à rappeler Laure de la Bretèche, secrétaire générale à la modernisation de l’action publique, venue ouvrir la journée de présentation des finalistes Dataconnexions. « Vos réalisations nous inspirent, elles nous aident à avancer, » insiste-t-elle. Pourtant, même si ce cru 2015 ne manquait pas d’idées, nous sommes encore loin d’exploitations critiques voire dérangeantes des données publiées par l’État et les collectivités. Et, en matière de référentiel cartographique, c’est plus sur un projet collaboratif comme OSM que s’appuient les participants que sur des données géographiques libérées par l’État !