Avec le temps… serions-nous devenus les méchants ?
Catégorie: Décalagéo, Données, Grand public
Je vous parle d’un temps… où personne dans votre entourage ne savait ce que vous faisiez de vos journées, à pianoter sur un ordinateur pour faire des cartes, mais on vous admirait. Je vous parle d’un temps… où une bande de petits gars sympas, fans de SF, ont déboulé avec leur globe virtuel Google Earth, et où votre mère a enfin découvert qu’elle ne vous avait pas payé des études pour rien. Je vous parle d’un temps… où une épingle est devenue notre emblème, inspirant nos logos, même celui de DécryptaGéo. Je vous parle d’un temps… où la géo s’est gentiment immiscée dans nos vies hyperconnectées nous permettant de créer nos propres cartes, de découvrir la magie des traces. Je vous parle d’un temps… où la géomatique s’est mise à irriguer tous les secteurs économiques, à servir les causes les plus nobles (climat, biodiversité, justice sociale…).
Ces temps que nous avons vécu ensemble depuis plus de vingt ans seraient-ils définitivement derrière nous ? La « géo » de géomatique est devenue l’une des données les plus convoitées, les plus captées, les plus revendues afin de cibler de plus en plus finement nos comportements de consommateurs, comme le prouve encore une nouvelle étude. La « tique », quant à elle, est devenue trop gourmande dans un monde qui voudrait bien devenir plus sobre mais ne sait pas comment faire (voir les critiques ici ou là des dernières annonces gouvernementales sur sa politique numérique et environnement). Aujourd’hui, nous avons parfois l’impression de faire partie du camp des méchants. Comme dirait un rockeur que ceux d’un autre temps n’ont peut-être pas connu* : « C’est comment qu’on freine ? »
* Pour une séance de rattrapage, s’adresser à la rédaction.