Villes Internet réclame un débat démocratique sur la 5G
Catégorie: Communiqués, Grand public, Institutions, Marché, Matériel/GPS, Secteur public
Le 16 septembre, Emmanuel Macron s’est positionné en faveur de la 5G. Mises devant le fait accompli, une centaine de collectivités appellent à un moratoire d’un an sur l’attribution des fréquences. L’association Villes Internet, qui rassemble plus de 8 000 élus, agents et acteurs locaux pour le développement de l’Internet citoyen, demande un débat démocratique.
Alors que plusieurs maires de villages, de petites et grandes villes ont demandé à l’État un moratoire d’un an sur l’attribution des fréquences de la 5G, l’association Villes Internet prend position et réclame un débat démocratique sur cette question cruciale. « À quelques jours de la mise aux enchères des fréquences, la population et les associations impliquées paraissent écartées », dénonce Florence Durand-Tornare, fondatrice de Villes Internet qui n’hésite pas à parler d’ «un choix de société sans débat démocratique » dans un texte dense publié sur le site de l’association.
En quoi consiste la 5G ? En quoi cela concerne-t-il les élus ? Quel pouvoir de décision ont-ils ? Toutes ces questions animent aujourd’hui les élus au numérique. Afin de les aider à y répondre et leur permettre de s’emparer du débat, l’association Villes internet a déjà liste depuis plusieurs mois les principales problématiques.
Une féroce bataille économique et financière
Le développement industriel mondial de la 5G déclenché depuis par sa mise en place dans de grandes villes chinoises a accéléré le mouvement dans l’”ancien monde”. Depuis, un jeu d’acteurs institutionnels et économique se joue sous les fenêtres des Européens. L’État français veut toucher le produit de la vente des fréquences, comme l’ont déjà fait ses pairs européens ces dernières années. Les opérateurs européens, eux, ont besoin de bloquer d’urgence la concurrence des réseaux IOT (internet des objets) à basse fréquence et donc à faible consommation électrique, qui se déploient sans cohérence et leur prennent des clients.
L’amplification inéluctable de la fracture numérique
La 4G arrive à saturation. Les opérateurs et les maires voient dans la 5G une solution pour « désaturer » les réseaux urbains avec des fréquences qui permettront de traiter trois fois plus de récepteurs par émetteur que la 4G. Mais la 5G a besoin de la fibre. Or, la fibre est loin de mailler l’ensemble du territoire français. Dans ces conditions, ne risque-t-il pas d’y avoir encore plus d’exclus du numérique ? La priorité de devrait-elle pas être de doter chaque foyer français d’une connexion rapide plutôt que de creuser la fracture entre les connectés et les déconnectés ?
Une consommation électrique en hausse
La 5G consomme beaucoup plus d’électricité que la 4G. Or, la France est déjà au plafond de son potentiel de consommation électrique. Quel mode de production d’électricité doit-on choisir ? Et surtout, comment respecter les accords de Paris qui prévoient une réduction de 50 % de la consommation électrique en 2050 ?
Les risques sanitaires
La 5G apporte des débits jusqu’à 10 fois plus élevés que la 4G. Les collectivités les plus urbanisées, essentiellement les métropoles, vont être sollicitées par les opérateurs qui voudront réduire les coûts d’installation des antennes, utiliser le mobilier urbain “haut” (prêt, location ?) pour installer les « small cells », ces cellules utilisées pour la connexion d’objets connectés… Cela ne manquera pas alors de poser la question de la sécurité, d’autant qu’on estime le nombre de points d’émission trois fois supérieur à ceux en place pour la 4G. Les risques sanitaires restent une source de questionnement. L’organisation mondiale de la santé pose un avis “retenu” sur le niveau d’ondes électromagnétiques acceptable. La justice et la médecine reconnaissent quant à elles le caractère professionnel du syndrome d’électro sensibilité… Le débat n’est pas tranché.
Le rôle des élus locaux
Le gouvernement ayant tranché le 16 septembre par la voix du Président Emmanuel Macron « Oui, la France va prendre le tournant de la 5G », Villes Internet appelle les élus à « prendre la main sur la maîtrise d’œuvre de l’intégration urbaine des objets connectés, de leur signalétique, de leurs usages, des services publics ad hoc et de leur consommation responsable ».
L’association Villes Internet, qui rassemble plus de 8 000 élus, agents et acteurs locaux pour le développement de l’Internet citoyen, sera à leurs côtés tout au long de ce débat, comme elle l’a toujours été. Depuis plus de 20 ans, elle défend en effet les valeurs républicaines de service public et de démocratie locale, dans une société où l’accès à Internet est devenu un droit humain fondamental reconnu par l’ONU.
Contact presse Villes Internet : Editial Mélina Cohen Setton. Tél. : 06.18.12.74.59