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Alpage au fil des pages

| 11 octobre 2013 | 0 commentaire

Catégorie: Cadastre, Cartographie, Données, Livres, Arts, Expos, Logiciels, Open Data, Recherche, Reportages, Secteur public, Utilisateurs

Paris, de parcelles en pixels, aux Presses universitaires de Vincennes (45 €)

Paris, de parcelles en pixels, aux Presses universitaires de Vincennes (45 €)

Alpage fut sans conteste l’un des projets de recherche les plus aboutis en termes d’association entre historiens et geomaticiens. Terminé voilà maintenant trois ans, il vient de faire l’objet d’une publication Paris de parcelles en pixels, achetable dans toutes les bonnes librairies. L’occasion de revenir sur le bilan et les suites du projet.

Beau et intelligent à la fois ! Tel est le pari réussi de Paris de parcelles en pixels, le livre qui reprend les principaux apports scientifiques du projet Alpage (Analyse diachronique de l’espace urbain parisien : approche géomatique), qui a été financé par l’Agence nationale de recherche (ANR) de 2006 à 2010. Ce projet, que nous avons déjà décrit dans nos colonnes en janvier 2010, a permis de numériser, de géoréférencer et de vectoriser les 912 planches du cadastre parisien par îlots dressé par Philippe Vasserot de 1810 à 1836, dit plan Vasserot. Ce référentiel constitué grâce aux travaux des géomaticiens de l’équipe a initié toute une dynamique d’études du parcellaire et de son évolution, mais également de saisie de nombreuses données historiques ainsi que de plans (parfois partiels) plus anciens. Ainsi, au fil des articles de l’ouvrage, le lecteur peut découvrir des analyses sur la spatialisation des censives, sur la typologie des hôtels aristocratiques, sur les établissements religieux, etc. Cette publication s’accompagne également de l’édition du plan Vasserot réduit en couleurs en A1 et A2.

Un ouvrage complet

Hélène Noizet, maître de conférence en histoire médiévale à Paris I et membre du LAMOP, a piloté le projet Alpage

Hélène Noizet, maître de conférence en histoire médiévale à Paris I et membre du LAMOP, a piloté le projet Alpage

« Nous avons mis deux ans et demi pour réaliser l’ouvrage, commente Hélène Noizet, pilote du projet. Nous avons travaillé toutes les illustrations afin d’en faire un produit à la fois irréprochable scientifiquement et capable d’intéresser pour ses aspects esthétiques, car Paris fait toujours rêver. Nous avons également repris le plan Vasserot pour en proposer une deuxième version, où les déformations des largeurs de voies ont été minimisées, alors que dans la première version, nous avons volontairement privilégié le parcellaire, qui était notre objet d’étude principal. »

Un projet toujours vivant

Mais Alpage, c’est également un site Internet, qui comprend de nombreuses informations et une interface de webmapping. Réalisé sous Dynmap, il permet de découvrir les données, de les télécharger, de réaliser des cartes de toutes sortes et de suivre l’actualité du projet. Bien vivant, le site continue à s’enrichir en permanence grâce aux contributions des étudiants et des chercheurs. « C’est l’un des principes de fonctionnement que nous avons mis en place dès le début du projet, et nous nous y tenons. Les historiens sont responsables des données qu’ils produisent, c’est à eux de les saisir, même s’ils bénéficient des conseils des géomaticiens. De plus, en les publiant sur le site, ils acceptent qu’elles soient librement réexploitables, ce que nous sommes en train de formaliser par le biais d’une licence ouverte. » Ainsi, une couche reprenant les quelque cinq cents églises ayant été en activité depuis l’antiquité tardive jusqu’à la révolution vient d’être mise en ligne, une autre sur les boucheries de la fin du Moyen Âge au XVIIIe siècle. Les visiteurs du site peuvent également découvrir les limites d’interdiction de bâtir qui ont été édictées par le pouvoir royal aux XVIIe et XVIIIe siècles (avec le succès que l’on sait) ainsi que l’ensemble des vestiges archéologiques de la rive droite jusqu’au début de l’époque moderne. Même sans financement spécifique, Alpage a fait la preuve de son utilité et continue à être le réceptacle de nombreuses études historiques à caractère spatial sur la capitale. Mais ce n’est pas de tout repos pour Hélène Noizet.

Bientôt des petits ?

Il est vrai que le projet est victime de son succès. Au-delà des présentations et des demandes classiques, Alpage intéresse des architectes, de nombreux bureaux d’études, des professeurs, des étudiants de tous poils, des startups souhaitant mettre en place des applications culturelles, « même un cabinet d’avocat qui voulait établir des droits de propriété sur un bâtiment ancien », s’amuse Hélène Noizet. Il a également fallu le présenter à de nombreuses villes ou territoires qui souhaitent mettre en place la même chose. Vue la qualité des réalisations à ce jour, rien d’étonnant !

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Les partenaires du projet Alpage :

Le projet a rassemblé quatre équipes de recherches (LAMOP, LIENSs, ArScAn, L3i), et de nombreuses collaborations scientifiques et documentaires (IGN, APUR, archives nationales et départementales, ville de Paris…).

 

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