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Chasse aux gênes !

| 16 octobre 2016 | 0 commentaire

Catégorie: Données, Dossier : Géo-signalement, Grand public, Institutions, Open Data, Réseaux/Transports, Secteur public, Utilisateurs

Les applications dédiées à des problématiques spécifiques doivent également trouver leur place dans un paysage de plus en plus touffu.

Culex pipiens ou Aedes albopictus ? Pour s’y retrouver et signaler les moustiques tigres, l’EID Atlantique a par exemple développé une application i Moustique. Nous avons déjà présenté Signalement Ambroisie, développé par Business Geografic en Rhône-Alpes. L’éditeur a développé une autre application pour Air PACA : Signalement Air. Initialement conçue pour signaler uniquement des mauvaises odeurs, l’application a été étendue à d’autres nuisances : bruits, brûlage de végétaux, incidents industriels, poussières. La description des nuisances olfactives peut être très détaillée (origine, type et niveau de gêne). Il faut dire que l’odeur est un « vieux » sujet en PACA, qui fut l’une des premières régions à mettre en place un « jury de nez » en 2000. « Nous avions déjà un site Internet dédié aux odeurs, rappelle Mélanie Selvanizza, ingénieur études et communication à Air PACA. Nous souhaitions ajouter un nouveau canal pour les observations, qui sont ainsi intégrées dans notre base odeurs. » Si chacun peut utiliser l’application, elle était avant tout demandée par les nez bénévoles, qui utilisaient jusqu’alors le site Web. Dès le deuxième semestre 2015, 17% des signalements ont été reçus via l’application, soit environ 200 plaintes chaque mois.

web-non-180-dossier-signalement-airpacaÀ chaque alerte son circuit

« Dès que trois plaintes olfactives sur une même zone sont reçues dans une journée, cela déclenche une alerte. En fonction des conditions météorologiques, nous arrivons à identifier l’origine et nous prévenons l’industriel concerné, avec copie à la DREAL ainsi qu’à la commune. Nous publions également un avis sur le site Internet » détaille Mélanie Selvanizza. Le processus est bien différent pour les autres types d’alertes. Ainsi, les signalements de brûlage de déchets verts sont simplement transmis à la commune concernée. « C’est tout l’enjeu de ce genre d’application, complète l’ingénieure d’étude. Bien maîtriser la façon dont sont traités les signalements en interne. »

Une petite crotte sur une carte vaut mieux qu’un long discours

« Les déjections canines sont un vrai fléau dès que nos mouvements sont limités, pensez aux personnes qui ont des enfants en poussette, des valises à roulettes, un chariot de courses ou qui se déplacent en fauteuil roulant … » Lassés de slalomer entre les crottes de chien, Rémi Tournier et sa femme se disent que le numérique devrait permettre se sensibiliser les propriétaires et surtout les collectivités. L’ingénieur se lance alors dans le développement d’une application de signalement, baptisée avec humour ByeBye Crottoir. L’affaire s’avère assez simple : les API Google et Android sont là pour faciliter l’accès au GPS du smartphone et transformer les coordonnées en adresse. CodeNameOne assure même la portabilité entre les plateformes. Et le résultat l’est tout autant. L’utilisateur prend une photo (obligatoire) et enrichit dans la foulée la carte collaborative des déjections qu’il peut visualiser sur Internet (sous Leaflet et OpenStreetMap) ou sur l’application.

ByeBye Crottoir

ByeBye Crottoir

Copains, voisins, journalistes… Depuis son lancement au printemps dernier, l’application fait petit à petit parler d’elle, à tel point qu’une collectivité, Narbonne, a décidé de jouer le jeu et de répondre aux demandes. « Le principe est simple, la ville reçoit tout simplement un mail avec l’adresse, une mini-carte, la photo et un bouton qui permet de changer en un clic le statut de la déjection une fois qu’elle a été nettoyée » détaille Rémi Tournier. Une notification est alors envoyée à la personne qui avait signalé la déjection en question. La sensibilisation a donc porté ses fruits et le jeune papa est désormais en contact avec plusieurs villes pour leur proposer un abonnement pour quelques centaines d’euros. Car il n’a pas l’intention de gagner sa vie avec une application conçue comme un engagement citoyen.

Comment faire cohabiter toutes ces applications ? Air PACA se rapproche des communes pour qu’elles ajoutent au moins un bouton qualité de l’air à leurs applications et site Internet. Mais Toulouse a sa propre application et ignore les signalements qui arrivent de ByeBye Crottoir, pourtant développé dans la ville. La multiplication des applications de signalement sur un même territoire est un risque bien réel, mais je peux également avoir envie d’envoyer un signalement quand je suis en déplacement ! Les collectivités américaines commencent à aborder la question de l’interopérabilité entre systèmes et plusieurs planchent pour un standard ouvert, l’Open311.

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