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Quand les géomaticiens se laissent aller…

| 23 juillet 2021 | 0 commentaire

Catégorie: Cartographie, Décalagéo, Données, Entreprises, Livres, Arts, Expos, Logiciels, Mobilité, Réseaux/Transports

Article paru dans SIG La Lettre n°66, avril 2005

Le dernier jour de Géo-Evénement tombant un 1er avril, la rédaction de SIG La Lettre en a profité pour remettre les premiers trophées de la Géo-loufoquerie. Un premier cru certes timide en nombre de dossiers (cinq en tout), mais d’une qualité de premier ordre, à tel point que le jury a eu bien de mal à choisir les gagnants.

Le préfixe « géo » se répand un peu plus chaque année. Depuis la géomatique inventée par nos amis québécois, nombre de néologismes ont été créés : géomarketing, géointelligence, géolocalisation, géocaching, géo-événement… sans parler des noms d’entreprises qui commencent par Géo. Notre ancêtre commun, Géo Trouvetou, doit se frotter les mains entre deux pages du Journal de Mickey ! C’est un peu en pensant à lui que nous avons décidé de récompenser les meilleures Géo-loufoqueries, mises en œuvres délirantes des principes ou des outils de la géomatique. A l’annonce du concours sur Géorezo, nous avons reçu de nombreux messages d’encouragement, signe que les géomaticiens ne sont pas tous aussi sérieux qu’ils le laissent paraître… mais quand il s’agit de prendre du temps pour coucher sur le papier ou sur la carte ses idées… ils furent moins nombreux. Tant pis pour ceux qui n’ont pas eu le temps ou qui n’ont pas osé, nous les retrouverons peut-être l’an prochain ? En tous cas, merci à ceux qui ont soumis un dossier car ils nous ont bien fait rire…et comme chacun sait, le rire est une des activités les plus bénéfiques pour notre santé !

Des divagations en or !

Le premier prix (Géo-loufoque d’Or) a été décerné à Stéphane Rasse, par ailleurs responsable du service clientèle chez GeoConcept, pour sa « gestion des déplacements des habitants de Droigaulie ou les divagations au pays des itinéraires droite gauche ». Dossier conséquent, illustré et très bien présenté dont l’objectif est de mettre en place un logiciel de géo-optimisation (tiens, je l’avais oublié celui-là) pour la gestion des déplacements des habitants de Droigaulie, dont les déplacements ne peuvent se faire que par enchaînement d’itinéraires droite gauche (on tourne à droite, puis à gauche, puis à droite, puis à gauche ou inversement…).

GéoloufoqueLe problème vous paraît élémentaire ? Que nenni ! A partir de cette idée pourtant simple, l’auteur nous plonge dans des abîmes de réflexions : Que se passe-t-il au bout de 100 à 200 km, serez-vous au Nord, au Sud, à l’Est ou à l’Ouest de votre point de départ ? (oui, certainement un peu à l’Ouest ricanent certains). Et en partant de la maison d’en face ? Après avoir analysé quelques itinéraires manuels, Stéphane Rasse propose un ensemble de fonctions pour son calculateur d’itinéraires : les options permettent de paramétrer les comportements aux carrefours complexes, le traitement des impasses. Le logiciel dispose également de fonctions pour gérer les aberrations (itinéraires qui bouclent formant des trous noirs, des grands huit…). Enfin, les fonctions « en voyage » permettent de rechercher des points d’intérêt le long d’un parcours, de chercher la meilleure route pour atteindre Rome etc.

Le MNT de vos mails

Manuel Bienvenu, autre employé de la société GeoConcept (l’éditeur semble favoriser la loufoquerie chez ses employés, marque d’une grande sagesse dont ses concurrents pourraient s’inspirer) a profité d’une année sabbatique au Japon pour lancer une start-up, e-magination qui a reçu le Géo-loufoque d’argent. L’entreprise propose des créer un lien natif entre les logiciels de messagerie et le module Image de GeoConcept afin de gérer ses courriers électroniques dans des MNT dont les e-mails forment les pixels. Les caractéristiques de chaque e-mail (nombre de mots, types de mots utilisés – agréables, désagréables…, type de ponctuation…) pourraient ainsi être analysées visuellement par le MNT. Les applications envisagées sont multiples : filtrage du courrier indésirable, calcul de pentes et d’éclairement édifiants et riches d’enseignements (une forte pente descendante sur un e-MNT du nombre d’occurrence d’un mot agréable (MA) indique une baisse de popularité (BP)), classement visuel de correspondance, filtrage, suivi de prospection, négociation commerciale, orientation de correspondance commerciale (avec option e-tracking pour conclure avec les prospects les plus retors), mise en place de spamming commercial (vital de nos jours pour toute entreprise ambitieuse), etc.

Représentativité territoriale des élus

Géo-loufoque de bronze pour Christophe Angleraud et François Aumonier de GéoTexel (et encore un Géo de plus) qui propose d’utiliser sa technologie GT Metrix de calage d’image pour associer l’image d’un élu à la cartographie de son territoire. Ces outils objectifs permettraient de donner une mesure chiffrée de l’adéquation d’un élu à son territoire.

Géo-loufoqueComme il n’y avait que trois prix, les dossiers proposant une cartographie complète de l’État et de son fonctionnement (selon un graphe à n dimensions) et la proposition de logements à Paris dans des cônes inversés (permettant de décupler la surface habitable sans consommation d’espace) n’ont pas été récompensés. Ils ont cependant bien faire rire le jury.

La Géo-loufoquerie a certainement de l’avenir !

 


Le prix

Chaque lauréat a reçu un exemplaire du Guide des Cités obscures, dédicacé par François Schuiten et Benoît Peeters, passés depuis longtemps grands-maîtres en Géo-loufoquerie. Le guide, publié par les éditions Casterman, était complété par la carte de la Sodrovno-Voldachie, publiée par l’IGN dont on ignore trop souvent les talents imaginatifs. Encore un grand merci.

 

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