Intelligence Artificielle : la France veut rattraper son retard
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Quelques heures après avoir officiellement reçu le rapport de la mission pilotée par Cédric Villani sur l’intelligence artificielle, Emmanuel Macron a annoncé un programme national sur l’intelligence artificielle, jeudi 29 mars. Un domaine qui concerne l’information géographique, ne l’oublions pas.
C’est au collège de France dans le cadre d’une conférence sur l’Intelligence artificielle au service de l’humain, le jeudi 29 mars, qu’Emmanuel Macron a lancé son programme national sur l’intelligence artificielle.
1,5 milliard d’euros sur le quinquennat en cours pour booster l’intelligence artificielle ! Rapportée aux 22 milliards de dollars annoncés l’été dernier par Pékin, l’annonce présidentielle n’a rien de ridicule ! Car chacun s’accorde sur un constat : les futurs maîtres du monde seront ceux qui dominent l’intelligence artificielle, et, sur ce sujet, la France a du retard malgré ses atouts.
Développement de la recherche
Même s’il s’agit avant tout de redéploiements budgétaires (BPI, fonds pour l’innovation…), le budget mobilisé est axé sur le soutien à la recherche et le développement des entreprises. Création de quatre à cinq instituts interdisciplinaires en intelligence artificielle (3IA), lancements d’appels à projets, simplifications administratives pour les chercheurs qui veulent créer des entreprises, ouverture de chaires d’excellence en partenariat avec les entreprises privées, renforcement de l’éducation… La panoplie de mesures proposée est dans la droite ligne du rapport Villani, doublement du salaire des chercheurs excepté (faut pas rêver !).
Mobilisation générale autour des données
Parmi les autres sujets sur lesquels les annonces présidentielles suivent les recommandations du rapport Villani, l’ouverture et le partage des données. Car sans données, pas d’algorithmes d’intelligence artificielle. Après avoir rappelé les réglementations mises en place par le gouvernement précédent, Emmanuel Macron entend bien continuer à mettre la pression sur l’ouverture des données publiques ou financées par les deniers publics. Renforcement du service public de la donnée, open science, données de transport et de mobilité, données de santé… sont nommément cités, mais le président en appelle également au partage de grandes bases de données privées qui exploitent « une part de bien collectif ». Sur ce point, il sait qu’il ne peut agir seul et entend mener le combat législatif à l’échelle européenne. Ce n’est pas un hasard si les annonces présidentielles ont été faites devant deux Européens convaincus : la ministre fédérale de l’éducation et de la recherche allemande, et le commissaire européen chargé de la recherche, de la science et de l’innovation. Déclarant « la mobilisation générale autour de la donnée », Emmanuel Macron souhaite que se mettent en place des plateformes transverses et thématiques de partage, respectueuses des données personnelles.
La guerre de l’IA ? Quoi de mieux qu’une carte pour la représenter (Document Cassini Conseil et Florent Amat), à retrouver en détail dans la rubrique « carte du mois »
L’information géographique, un support pour bien des avancées
Alors que Cédric Villani avait identifié quatre secteurs clés sur lesquels faire porter les efforts (l’environnement, la santé, la défense ainsi que les transports et la mobilité), Emmanuel Macron n’a insisté que sur deux d’entre eux : la santé et la mobilité. Est-ce à dire que les autres sujets ne seront pas prioritaires ou que le temps a simplement manqué pour tous les détailler ? La suite nous le dira. Mais ce qui est sûr, c’est que ce sont tous des domaines où les données géographiques sont primordiales. Sans dimension géographique, pas d’analyse épidémiologique ni d’avancées dans les interactions entre santé et environnement ; sans cartographie, pas de voiture autonome.
Si Emmanuel Macron a insisté pour que ces développements de l’intelligence artificielle ne se fassent pas au détriment de la démocratie et au seul profit des « mâles blancs quadragénaires », il n’a, par contre, pas du tout abordé l’idée d’une IA frugale, qui n’épuise pas les ressources énergétiques ou de silicium. Espérons que ce volet écologique du rapport Villani ne passera pas à la trappe !
Le rapport de Cédric Villani remis au gouvernement : « Donner un sens à l’intelligence artificielle » sous ce lien
La vidéo du discours d’Emmanuel Macron au Collège de France le jeudi 29 mars sous ce lien
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