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The Architect : vers l’hybridation

| 15 janvier 2017 | 0 commentaire

Catégorie: 3D, Dossier : Quand la géo se met en jeu, Entreprises, Grand public

Spécialiste des modélisations 3D pour l’urbanisme, l’architecture et autres projets d’ingénierie, Enodo lance The Architect-Paris, un city builder adapté à la capitale, exploitant un modèle très complet, hyperréaliste et géographique. Jean-Baptiste Reynes, le fondateur de l’entreprise, revient sur la création de ce mutant.

Depuis longtemps, vous utilisez les technologies des jeux vidéo dans vos productions professionnelles, pourquoi ?

Je suis un gros joueur de jeux vidéo. En 2005, quand je jouais par exemple à Mafia, j’avais accès à un univers complet où je pouvais me déplacer comme je voulais, en voiture, en train, etc. Je voulais la même chose pour présenter des projets d’architecture. C’est comme cela que nous nous sommes rapprochés de Crytek et que nous avons commencé à travailler sur leur plateforme, Cryengine. Nous avons maintenant des spécialistes du jeu dans notre équipe.

Qu’est-ce que ça apporte ? Est-ce que ça ne rabaisse pas la maquette numérique au rang de gadget ?

Les gens ont envie de ressentir les projets, cela permet aux futurs utilisateurs d’un environnement de mieux le comprendre. Pour cela, on a intérêt à ce que l’image soit parlante. Il faut remettre de la complexité, de la finesse dans les représentations et les déplacements. Nous proposons aux services techniques de retravailler leurs données afin de rendre les projets compréhensibles. Les techniciens ne peuvent pas tout faire avec leurs outils. En traitant la lumière, la végétation, la météo, en permettant des déplacements, de l’immersion… nous participons à la mise en valeur mais également à l’aide à la décision. Au début, dès que je sortais mon iPad pour faire des démonstrations, j’avais déjà perdu la moitié de ma crédibilité. Pour beaucoup, pour faire sérieux, il faut faire moche. Il a fallu que des élus s’en mêlent pour que la perspective ludique ne soit plus perçue comme négative. Le contexte général de gamification nous aide également. Petit à petit, notre façon de voir est mieux comprise et nous avons de plus en plus de commandes.

De là à se lancer dans un véritable jeu vidéo, c’est un sacré pari, non ?

En 2013, nous avons mis en ligne une vidéo reprenant certaines de nos réalisations, qui a été remarquée par des joueurs, qui nous l’ont fait savoir. Cela nous a donné l’idée. Maintenant, il s’agit de rendre au jeu vidéo ce que nous lui avons pris. Nous allons faire un vrai jeu de construction de ville, réaliste, qui ne part plus d’un terrain vierge comme Sim City mais d’une ville chargée d’images et d’histoire : Paris. Pour cela, nous avons récupéré des bouts de maquettes et intégré nos propres modélisations.

En quoi consiste le jeu ?

Nous allons mettre le joueur face aux difficultés de l’aménagement d’une ville d’aujourd’hui. Nous nous sommes entourés de spécialistes, comme Eiffage, pour bien intégrer toutes les contraintes de l’aménageur. Le joueur devra faire des propositions en suivant trois axes : « people, planet and profit ». Il ne pourra pas détruire les bâtiments emblématiques de la capitale et devra tenir compte de ce qui existe. Mais The Architect Paris n’est pas un jeu vertueux, il s’agit plutôt de mettre le joueur face aux différentes logiques possibles, lui permettre de s’amuser avec les thématiques du XXIe siècle. Les joueurs pourront récupérer des projets de bâtiments réalisés dans Sketchup, dessiner leurs propres bâtiments ou aller piocher dans une bibliothèque.

Quand le jeu sera-t-il disponible ?

Nous avons présenté le jeu en avant-première à Futurapolis à Toulouse début novembre. La première version jouable sortira mi-2017. Nous sommes en train de constituer une équipe dédiée et nous recherchons des partenaires éditeurs.

Qui ciblez-vous ?

Nous sommes sur un secteur de niche. Il y a 3 à 4 millions de joueurs de city builders. Nous espérons bien les séduire. Mais il s’agit également d’expliquer au monde professionnel ce que nous faisons grâce à ce jeu. La gamification ambiante nous pousse à travailler l’ergonomie pour la rendre plus ludique. Et il pourra y avoir des usages intéressants pour les professionnels : les gens pourront proposer des projets autour du jeu, la majorité sera irréaliste, mais il y aura sans doute également des choses intéressantes. C’est une façon de renouveler la participation.

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